Amphétamines dans le traitement de la schizophrénie

Nous avons entrepris cette revue dans le but de résumer les résultats de recherches expérimentales randomisées concernant les effets des amphétamines sur les personnes atteintes de schizophrénie. La plupart des données potentiellement pertinentes étaient inutilisables, il est donc impossible de tirer des conclusions définitives. Les résultats d'une petite étude suggéraient que les amphétamines pouvaient entraîner la réduction de l'apathie et du manque d'énergie souvent associés à la schizophrénie. Ceci expliquerait pourquoi les personnes souffrant de schizophrénie s'obstinent à prendre ces médicaments potentiellement nuisibles.

Conclusions des auteurs: 

Naturellement, il est rare que des amphétamines soient officiellement évaluées dans le cadre d'études randomisées. Il est donc probable que des travaux non publiés existent. L'inclusion de plus d'études permettrait peut-être de comprendre pourquoi les personnes atteintes de schizophrénie s'obstinent à prendre ces stimulants nuisibles.

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Contexte: 

On estime que 10 à 65 % des personnes atteintes de schizophrénie consomment des drogues illicites telles que les amphétamines. Ce groupe présente un taux d'hospitalisation, d'itinérance, de chômage et de suicide plus important que les schizophrènes n'abusant pas des médicaments.

Objectifs: 

Évaluer les effets des amphétamines sur les personnes souffrant de schizophrénie, en termes de résultats cliniquement pertinents, de fonctionnement cognitif et de tests physiologiques.

Stratégie de recherche documentaire: 

Le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie a été consulté (février 2002).

Critères de sélection: 

Ont été inclus tous les essais contrôlés randomisés étudiant les effets des amphétamines sur les personnes souffrant de schizophrénie, par rapport à une intervention placebo.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons sélectionné les études, effectué une évaluation critique, extrait les données et procédé à l'analyse sur la base de l'intention de traiter de manière indépendante. Lorsque cela a été possible et opportun, les risques relatifs (RR) avec leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés, avec le nombre de sujets à traiter (NST). Pour les données continues, les différences moyennes pondérées (DMP) ont été calculées.

Résultats principaux: 

Quatre petites études avec un total de 83 participants ont été incluses. Les données étaient peu nombreuses et mal consignées. Les résultats indiquaient une réduction des symptômes négatifs pour les personnes recevant les amphétamines (n = 16, 1 ECR, DMP -3 IC entre -5,02 et -0,98). Aucun effet semblable n'était constaté pour le changement des symptômes positifs (n = 16, 1 ECR, DMP 0 IC entre -4,46 et 4,46). Par rapport au placebo, les amphétamines augmentaient significativement le métabolisme dans le cervelet droit et gauche (n = 23, 1 ECR, DMP 0,12 IC entre 0,06 et 0,18 ; n = 23 1 ECR, DMP 0,12 IC entre 0,06 et 0,18) et le striatum gauche (n = 23, 1 ECR, DMP 0,14 IC entre 0,00 et 0,28), elles diminuaient également significativement le métabolisme dans le cortex préfrontal dorsolatéral gauche (n = 23, 1 ECR, DMP -0,09 IC entre -0,17 et -0,01).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.