Comparaison de deux méthodes utilisées pour relier l'intestin grêle au gros intestin lors d'une chirurgie

La chirurgie pratiquée en cas de cancer du côlon droit ou de maladie de Crohn implique de retirer un segment de l'intestin et de ré-effectuer la liaison entre l'intestin grêle et le gros intestin. Cette jointure, ou anastomose, peut être effectuée au moyen d'agrafes ou de sutures.

Cette revue systématique nous a permis d'identifier sept essais contrôlés randomisés comparant ces deux méthodes chez un total de 1 125 participants (441 avec agrafes, 684 avec sutures). Le taux de fuite de la jointure intestinale associé à l'anastomose avec agrafes était de 2,5 %, ce qui était significativement inférieur par rapport aux sutures (6 %). Pour le sous-groupe de 825 patients cancéreux dans quatre études, la jointure avec agrafes était de nouveau associée à moins de fuites que les sutures, 1,3 % contre 6,7 %, respectivement. Pour le sous-groupe de 264 patients non cancéreux dans trois études, aucune différence n'était observée concernant les critères de jugement rapportés. Ce sous-groupe incluait des patients atteints de la maladie de Crohn. Dans l'ensemble, aucune différence significative n’a été observée concernant les autres critères de jugement de rétrécissement, saignement de la jointure, temps nécessaire pour pratiquer la jointure, nouvelles opérations, mortalité, abcès intra-abdominal, infection de la plaie et durée du séjour, mais ces critères n'étaient pas systématiquement rapportés.

On ignore la raison pour laquelle une jointure abdominale suturée est plus susceptible de présenter des fuites. Les explications possibles peuvent être liées à la manipulation moins importante de l'intestin, l'écoulement réduit du contenu intestinal pendant la chirurgie et la fermeture uniforme associés à l'utilisation d'agrafes. Cette revue n’a pas comparé différents matériaux ou méthodes de suture. Les essais inclus dans cette revue ont été réalisés dans six pays entre le début des années 1980 et l'année 2009. Les études portant sur la maladie de Crohn étaient plus récentes, mais le nombre total de patients était insuffisant pour résumer les résultats. D'autres essais contrôlés randomisés comparant ces deux techniques chirurgicales dans la maladie de Crohn sont nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

L'anastomose iléo-colique fonctionnelle par agrafes d'une extrémité à l'autre est associée à moins de fuites que l'anastomose par sutures.

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Contexte: 

Des anastomoses iléo-coliques sont couramment pratiquées dans le cancer du côlon droit et la maladie de Crohn. L'anastomose peut être réalisée à l'aide d'une agrafeuse coupante linéaire ou par suture. Les essais individuels comparant des anastomoses iléo-coliques par agrafes versus sutures rapportaient peu de différences en termes de taux de complications, mais leur puissance statistique était insuffisante pour détecter les petites différences potentielles. Cette revue est une mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois en 2007.

Objectifs: 

Afin de comparer les résultats des anastomoses iléo-coliques pratiquées avec des agrafes et des sutures, l'hypothèse à l'étude était que la technique des agrafes était associée à moins de complications.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des recherches ont été effectuées dans MEDLINE, EMBASE, le registre spécialisé du groupe Cochrane sur le cancer colorectal SR-COLOCA et la Bibliothèque Cochrane afin d'identifier des essais contrôlés randomisés comparant l'utilisation d'une agrafeuse coupante linéaire à tout type de technique de suture dans les anastomoses iléo-coliques chez des adultes entre 1970 et 2005, et une mise à jour a été effectuée en décembre 2010. Une recherche manuelle a été effectuée dans les résumés présentés entre 1970 et 2010 lors des réunions des sociétés suivantes : l'American Society of Colon and Rectal Surgeons, l'Association of Coloproctology of Great Britain and Ireland et l'European Association of Coloproctology.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés comparant l'utilisation d'une agrafeuse coupante linéaire (isopéristaltique bord à bord ou fonctionnelle d'une extrémité à l'autre) à tout type de technique de suture chez des adultes.

Recueil et analyse des données: 

Les études éligibles ont été sélectionnées et leur qualité méthodologique a été évaluée. Les résultats pertinents ont été extraits et les données manquantes sollicitées aux auteurs. RevMan 5 a été utilisé pour les méta-analyses lorsque des données suffisantes étaient disponibles. Des analyses en sous-groupe ont été effectuées pour le cancer et l'affection abdominale inflammatoire en tant qu'indications pour l'anastomose iléo-colique.

Résultats principaux: 

Après avoir obtenu les données individuelles auprès des auteurs d’études portant sur d'autres anastomoses, sept essais (dont un non publié) portant sur 1 125 participants iléo-coliques (441 avec agrafes, 684 avec sutures) ont été inclus. Les cinq essais à plus grande échelle présentaient une assignation secrète appropriée.

L'anastomose par agrafes a été associée à un nombre significativement inférieur de fuites anastomotiques par rapport aux sutures (A = 11/441, S = 42/684, rapport des cotes de 0,48 [0,24, 0,95] p = 0,03). Une étude pratiquait une radiologie systématique pour détecter les fuites asymptomatiques. Dans le sous-groupe de 825 patients cancéreux dans quatre études, l'anastomose par agrafes a entraîné un nombre significativement inférieur de fuites anastomotiques (A = 4/300, S = 35/525, rapport des cotes de 0,28 [0,10, 0,75] p = 0,01). Dans l'analyse en sous-groupe des patients non cancéreux (3 études, 264 patients), aucune différence n’a été observée pour aucun des critères de jugement rapportés. Tous les autres critères de jugement Aucune différence significative n’a été observée en termes de rétrécissement, d’hémorragie anastomotique, de durée de l'anastomose, de nouvelle opération, de mortalité, d’abcès intra-abdominal, d’infection de la plaie, ou de durée du séjour.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.