Augmentation de l'apport en eau pour prévenir les calculs urinaires

Problématique de la revue

Nous avons réalisé cette étude pour savoir si le fait de boire plus d'eau permettait d'éviter les calculs rénaux.

Contexte

Les calculs rénaux sont courants dans la population. Boire plus d'eau pourrait empêcher les personnes n’ayant jamais eu de calculs d'en avoir et/ou aider à empêcher les personnes ayant eu de calculs par le passé d'en avoir à nouveau. Nous ne savons pas si cela fonctionne bien et si le fait de boire plus d'eau a des effets indésirables.

Caractéristiques des études

Nous avons examiné les recherches publiées jusqu'en octobre 2019. Nous avons inclus des études qui décidaient au hasard si les gens devaient boire plus d'eau (pour produire au moins 2 litres d'urine) ou s'ils ne recevaient aucune instruction particulière. Nous n'avons trouvé aucune étude sur des personnes n’ayant jamais eu de calculs rénaux. Nous avons trouvé une étude, réalisée sur 220 personnes ayant eu des calculs contenant du calcium par le passé, mais qui n'en avaient pas lorsqu'elles ont commencé l'étude. L'âge moyen était d'environ 41 ans et deux tiers des participants étaient des hommes.

Principaux résultats

Nous avons constaté que boire plus d'eau pourrait réduire le risque de retour des calculs. Cela pourrait également prolonger la durée avant retour des calculs. Nous n'avons trouvé aucune donnée d'effets indésirables.

Qualité des données

La qualité des données pour les deux critères de jugement pour lesquels nous avons trouvé des données était faible. Cela signifie que les résultats réels pourraient être très différents.

Conclusions des auteurs: 

Nous n'avons pas trouvé des données probantes d'ECR sur le rôle de l'augmentation de l'apport en eau pour la prévention primaire des calculs urinaires. Pour la prévention secondaire, une augmentation de l'apport en eau permettant d'atteindre un volume urinaire d'au moins 2,0 L/jour pourrait réduire la récurrence des calculs urinaires et prolonger le délai avant récurrence pour les personnes ayant des antécédents de calculs urinaires. Toutefois, notre confiance dans ces résultats est limitée. Nous n'avons pas trouvé de données probantes d’événements indésirables.

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Contexte: 

Les calculs urinaires sont une affection courante caractérisée par une prévalence croissante et des taux de récurrence élevés. Des études observationnelles ont rapporté qu'une augmentation de l'apport en eau jouait un rôle dans la prévention de la formation de calculs urinaires, mais avec une solidité de données probantes limitée.

Objectifs: 

Comparer les effets d'une augmentation de l'apport en eau à un apport en eau standard pour la prévention de la formation de calculs urinaires chez des participants avec ou sans antécédents de calculs urinaires.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche systématique dans PubMed (MEDLINE), EMBASE (Ovid) et la Cochrane Library jusqu'au 15 octobre 2019. Nous avons effectué des recherches manuelles dans des articles de revues, des registres d'essais cliniques et des références bibliographiques d'articles récupérés. Nous n'avons appliqué aucune restriction quant à la langue de publication ou au statut de publication.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés (ECR) et des quasi-ECR évaluant les avantages et les inconvénients d'une augmentation de la consommation d'eau par rapport à une consommation d'eau standard pour la prévention de la formation de calculs urinaires chez les participants avec ou sans antécédents de calculs urinaires.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons suivi les procédures méthodologiques standard définies par Cochrane. Deux auteurs de cette revue ont indépendamment extrait les données et évalué les risques de biais des études incluses. Nous avons regroupé les résultats dichotomiques (par exemple, incidence/taux de récurrence des calculs urinaires ; événements indésirables) en utilisant des risques relatifs (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95%. Nous avons calculé les rapport des risques (HR) et les IC à 95% correspondants pour évaluer l'effet de l'intervention sur les critères de jugement à type de «durée avant évènement». Nous avons évalué la qualité des données probantes en utilisant les critères GRADE.

Résultats principaux: 

Notre recherche n'a identifié aucun ECR étudiant le rôle de l'augmentation de l'apport en eau dans la prévention de la formation de calculs urinaires chez des participants sans antécédents de calculs urinaires (prévention primaire). Nous avons trouvé un ECR évaluant les effets d'une augmentation de la consommation d'eau par rapport à une consommation d'eau standard pour la prévention de la formation de calculs urinaires chez les personnes ayant des antécédents de calculs urinaires (prévention secondaire). Cet essai a randomisé 220 participants (110 participants dans le groupe d'intervention avec un apport en eau accru et 110 dans le groupe contrôle avec un apport en eau standard). L'augmentation de la consommation d'eau a été définie comme l'obtention d'un volume urinaire d'au moins 2,0 L par jour, en buvant de l’eau.

Sur la base de cette étude, une augmentation de l'apport en eau pourrait réduire les récidives de calculs (RR 0,45, IC à 95 % 0,24 à 0,84 ; 199 participants ; données probantes de faible certitude) ; cela correspond à 149 récidives de calculs de moins (43 à 205 de moins) pour 1000 participants avec 270 récidives de calculs pour 1000 participants sur cinq ans dans le groupe témoin.

Une consommation plus importante d'eau pourrait également prolonger le délai avant récurrence des calculs urinaires par rapport à une consommation d'eau standard (HR 0,40, IC à 95 % 0,20 à 0,79 ; 199 participants ; données probantes de faible certitude) ; sur la base d'un taux de récurrence de calculs de 270 pour 1000 participants sur cinq ans, cela correspond à 152 récurrences de moins (209 à 50 de moins) pour 1000 participants.

Pour ces deux critères de jugement, nous avons réduit la certitude des données probantes en raison des limites et de l'imprécision des études. Nous n'avons trouvé aucune donnée portant sur le critère de jugement «événements indésirables».

Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Carole Lescure et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.