Médicaments autres que ceux utilisés dans l'épilepsie pour traiter la névralgie faciale

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

La névralgie faciale est un trouble qui affecte le nerf trijumeau, responsable de l'innervation sensorielle de la peau du visage. Ce trouble entraîne une douleur faciale soudaine, sévère et fulgurante près du nez, des lèvres, de la joue, de l'œil ou de l'oreille. L'incidence de la névralgie faciale est de trois à cinq nouveaux cas par an pour 100 000 personnes. Des médicaments non antiépileptiques, tels que le baclofène et la tocaïnide, sont utilisés dans le traitement de la névralgie faciale depuis les années 1970.

Trois essais contrôlés randomisés, présentant tous un risque de biais incertain, comparaient de la tizanidine, de la tocaïnide et de la pimozide (des médicaments non antiépileptiques) à de la carbamazépine, le traitement pharmacologique standard. La tizanidine et la tocaïnide ne produisaient pas de bénéfices significatifs par rapport à la carbamazépine. La tocaïnide était associée à plusieurs effets secondaires. Le pimozide produisait une amélioration significativement supérieure par rapport à la carbamazépine, mais les effets secondaires étaient très fréquents. Dans un quatrième essai présentant un faible risque de biais, des gouttes ophtalmiques à base de chlorhydrate de proparacaïne n'apportaient aucun bénéfice significatif.

D'autres essais contrôlés randomisés bien planifiés sont nécessaires afin de déterminer si les médicaments non antiépileptiques sont bénéfiques dans la névralgie faciale.

Conclusions des auteurs: 

Sur les quatre études identifiées, l'une présentait un faible risque de biais, et les trois autres un risque de biais incertain. Les preuves issues d'essais contrôlés randomisés sont insuffisantes pour affirmer que les médicaments non antiépileptiques produisent des bénéfices significatifs dans la névralgie faciale. Des recherches supplémentaires sont nécessaires.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Des médicaments non antiépileptiques sont utilisés dans la prise en charge de la névralgie faciale depuis les années 1970.

Objectifs: 

L'objectif était d'effectuer une revue systématique de l'efficacité et de la tolérance des médicaments non antiépileptiques dans la névralgie faciale.

Stratégie de recherche documentaire: 

Dans le cadre de la mise à jour de cette revue, nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les affections neuromusculaires (30 avril 2010). Nous avons également consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2010, numéro 2), MEDLINE (janvier 1966 à avril 2010), EMBASE (janvier 1980 à avril 2010), LILACS (janvier 1982 à avril 2010) et Chinese Biomedical Retrieval System (1978 à avril 2010). Dix publications chinoises ont fait l'objet d'une recherche manuelle.

Critères de sélection: 

Nous avons recherché des essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés en double aveugle utilisant un médicament actif pendant au moins deux semaines.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont appliqué les critères d'inclusion aux essais et évalué le risque de biais de manière indépendante.

Résultats principaux: 

Quatre essais impliquant au total 139 participants ont été inclus. Le critère de jugement principal dans chaque essai était le soulagement de la douleur. Trois essais présentant un risque de biais incertain comparaient un médicament non antiépileptique (tizanidine, tocaïnide ou pimozide) à de la carbamazépine. Dans un essai évaluant la tizanidine chez 12 participants (dont un avait abandonné le traitement pour cause de maladie sans rapport avec l'essai), un patient sur cinq recevant de la tizanidine et quatre patients sur six recevant de la carbamazépine présentaient une amélioration, risque relatif de 0,30 (IC à 95 %, entre 0,05 et 1,89). Peu d'effets secondaires étaient observés sous tizanidine. Dans une étude portant sur 12 participants, une amélioration des scores moyens de douleur similaire à celle observée sous carbamazépine était rapportée sous tocaïnide, mais des effets secondaires significatifs limitaient l'usage du médicament. Dans l'étude portant sur le pimozide, davantage de participants présentaient une amélioration sous pimozide (48/48) par rapport à la carbamazépine (27/48) (risque relatif de 1,76, IC à 95 %, entre 1,37 et 2,26). Jusqu'à 83 % des participants rapportaient des effets indésirables, mais ils n'entraînaient pas d'arrêt prématuré. Un essai présentant un faible risque de biais et portant sur 47 participants comparait des gouttes ophtalmiques à base de chlorhydrate de proparacaïne à 0,5 % par rapport à un placebo et ne rapportait aucun effet bénéfique ou secondaire significatif.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.