L'antibiothérapie ciblant spécifiquement les bactéries à Gram positif résistantes peut attendre l'identification de ces agents pathogènes et ne nécessite pas une administration empirique.

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

Les bactéries à Gram positif résistantes, d'origine cutanée, et des violations de l'intégrité de la peau, telles que l'utilisation de lignes intraveineuses, sont devenues des causes d'infection chez les patients cancéreux. Des antibiotiques spécifiques doivent être ajoutés au schéma d'antibiothérapie standard pour lutter contre ces bactéries. Les auteurs de cette revue ont identifié 13 essais contrôlés randomisés portant sur des antibiothérapies administrées avant l'identification de l'agent pathogène en cause et comparant des traitements incluant ou excluant les antibiotiques spécifiquement anti-Gram positif. Aucune différence significative n'était observée concernant la mortalité et plusieurs mesures de la morbidité liée à l'infection. Ces antibiotiques spécifiques sont des traitements dits de dernier recours contre les infections par des bactéries à Gram positif, et leur utilisation générale devrait être réservée aux infections avérées

Conclusions des auteurs: 

Les preuves actuelles montrent que l'ajout d'un traitement anti-GP, en l'occurrence des glycopeptides, avant la caractérisation d'une infection à Gram positif n'améliore pas les résultats.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Au cours de ces dernière décennies, le schéma infectieux des patients cancéreux et neutropéniques est devenu principalement lié aux infections à Gram positif. Certaines de ces bactéries à Gram positif sont de plus en plus résistantes aux bêta-lactamines et exigent une antibiothérapie spécifique.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité de l'antibiothérapie anti-Gram positif (anti-GP) empirique chez les patients cancéreux atteints de neutropénie fébrile en termes de mortalité et d'échec du traitement. Évaluer le taux de développement de résistance, les nouvelles infections et les événements indésirables associés au traitement anti-GP supplémentaire.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), (Bibliothèque Cochrane, numéro 3, 2007), PUBMED (1966 à 2007), LILACS (1982 à 2007), les actes de congrès et toutes les références bibliographiques des études incluses. Les principaux auteurs de tous les essais inclus et potentiellement pertinents ont été contactés.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant un schéma d'antibiothérapie au même schéma thérapeutique + antibiotique anti-GP dans le traitement des patients cancéreux atteints de neutropénie fébrile.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de revue ont évalué l'éligibilité des essais et la qualité méthodologique, et extrait toutes les données de manière indépendante. Les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés. Un modèle à effets aléatoires a été utilisé pour toutes les comparaisons présentant une hétérogénéité substantielle (I2 > 50 %). Dans la mesure du possible, nous avons extrait les résultats en intention de traiter et basé l'analyse sur les patients.

Résultats principaux: 

Treize essais portant sur 2 392 patients ou épisodes ont été inclus. Les antibiotiques anti-GP empiriques étaient testés en début de traitement dans onze études, et en cas de fièvre persistante dans deux études. Le traitement anti-GP utilisé était un glycopeptide dans neuf essais. Pour la comparaison de la mortalité globale, sept études ont été évaluées et aucune différence significative n'était observée entre les groupes, RR de 0,82 (IC à 95 %, entre 0,56 et 1,20, 852 patients). Dix essais évaluaient l'échec du traitement en incluant les modifications du traitement, tandis que six évaluaient l'échec global sans tenir compte des modifications du traitement. L'échec avec modifications présentait une diminution significative, RR de 0,76 (IC à 95 %, entre 0,68 et 0,85, 1 779 patients) tandis que l'échec global était similaire, RR de 1,00, IC à 95 % (entre 0,79 et 1,27, 943 patients). La mortalité et l'échec du traitement ne présentaient pas de différences significatives chez les patients atteints d'infections à Gram positif, mais les comparaisons portaient sur des effectifs réduits. Les données relatives à d'autres sous-groupes de patients susceptibles de bénéficier d'un traitement anti-GP n'étaient pas disponibles. Les glycopeptides n'augmentaient pas les taux de surinfections fongiques et étaient associés à une réduction des surinfections à Gram positif documentées. La colonisation résistante n'était pas documentée dans ces études.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.