Injections d'agents gonflants pour le traitement de l'incontinence urinaire chez la femme

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L'incontinence due au stress se manifeste par une perte d'urine lors de la toux, du rire, de l'éternuement ou de l'exercice. Généralement, les muscles et les tissus forment un coussin supportant la base de la vessie et fermant l'urètre (le passage par lequel l'urine est évacuée du corps). Dans le cas contraire, un coussin artificiel peut être créé en injectant des agents gonflants dans la zone entourant l'urètre. La revue de 14 essais, qui portaient sur 2 004 femmes, a découvert des preuves limitées indiquant que cela pouvait soulager l'incontinence due au stress chez la femme. Les autres traitements, tels que la chirurgie, pourraient être plus efficaces. L'utilisation des propres tissus adipeux de la femme comme agent injecté peut entraîner de graves complications.

Conclusions des auteurs: 

La base de preuves disponibles reste insuffisante pour orienter la pratique. De plus, le résultat indiquant que l'injection de sérum physiologique placebo a été suivie d'une amélioration symptomatique semblable à l'injection d'agent gonflant soulève des questions quant au mécanisme des effets bénéfiques. Un essai de petite taille comparant les particules de silicone à la formation de renforcement des muscles du plancher pelvien suggérait un bénéfice à trois mois, mais on ignore si ce bénéfice était durable et le traitement était associé à des niveaux élevés de rétention postopératoire et de dysurie. Une plus grande amélioration symptomatique a été observée avec les traitements chirurgicaux, bien que ces avantages doivent être nuancés par de probables risques plus importants. Il n'a pas été possible d'établir de conclusions catégoriques à partir d'essais comparant d'autres agents, même si la combinaison de dextranomère-acide hyaluronique était associée à des effets secondaires plus locaux et n'est plus disponible dans le commerce pour cette indication. Il n'existe pas de preuves suffisantes pour montrer la supériorité de l'injection mi-urétrale ou de l'injection dans le col de la vessie. L'essai unique portant sur les tissus graisseux autologues nous rappelle que les injections périurétrales peuvent parfois provoquer de graves effets secondaires.

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Contexte: 

L'injection périurétrale ou transurétrale d'agents gonflants est une procédure chirurgicale mini-invasive utilisée pour le traitement de l'incontinence urinaire due au stress chez la femme adulte.

Objectifs: 

Évaluer les effets du traitement par injection périurétrale ou transurétrale sur la guérison ou l'amélioration de l'incontinence urinaire chez la femme.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais spécialisés du groupe Cochrane sur l’incontinence (recherches du lundi 8 novembre 2010) et les listes bibliographiques des articles pertinents.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés portant sur le traitement de l'incontinence urinaire, dont au moins un bras de gestion subissait un traitement par injection périurétrale ou transurétrale.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont évalué la qualité méthodologique de chaque étude de façon indépendante en utilisant des critères explicites. L'extraction des données a été effectuée de manière indépendante et une clarification concernant les éventuelles données non rapportées a été demandée directement aux chercheurs.

Résultats principaux: 

En excluant les rapports en double, nous avons identifié 14 essais (en excluant un essai qui a ensuite été retiré de la publication et n'a pas été inclus dans cette analyse), portant sur 2 004 femmes, qui remplissaient les critères d'inclusion. Les données limitées disponibles ne permettaient pas une méta-analyse, car ils provenaient tous d'essais distincts. Les essais étaient de petite taille et généralement de qualité modérée.

Un essai, portant sur 45 femmes, qui comparait le traitement par injection à un traitement conservateur, a montré un bénéfice précoce du traitement injectable concernant le degré de continence (risque relatif (RR) 0,7, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,52 à 0,94) et la qualité de vie (RR 0,54, IC à 95 % 0,16 à 0,92). Un autre essai, comparant l'injection de tissus graisseux autologues à un placebo, a été arrêté précocement en raison d'inquiétudes concernant la santé. Deux essais qui comparaient l'injection à la gestion chirurgicale ont trouvé une guérison objective significativement meilleure dans le groupe chirurgical (RR 4,77, IC à 95 % 1,96 à 11,64 ; et RR 1,69, IC à 95 % 1,02 à 2,79), même si les données du dernier essai n'atteignaient pas une signifiance statistique si une analyse en intention de traiter était utilisée.

Huit essais comparaient différents agents et tous les résultats avaient de larges intervalles de confiance. Les particules de silicone, l'hydroxyapatite de calcium, l'éthylène alcool vinylique, les sphères de carbone et la combinaison de dextranomère et d'acide hyaluronique, ont donné des améliorations dont il n'a pas été montré qu'elles étaient plus efficaces ou moins efficaces que le collagène. Les patients traités avec le composé dextranomère-acide hyaluronique ont présenté des taux de complications au point d'injection significativement plus élevés (16 % avec le composé d'acide hyaluronique versus aucune avec le collagène ; RR 37,78, IC à 95 % 2,34 à 6,10) et ce produit a maintenant été retiré du marché.

Une comparaison des méthodes d'injection périurétrale et transurétrale a donné des résultats semblables, mais un taux supérieur (bien que statistiquement non significatif) de complications précoces dans le groupe périurétral. Un essai, portant sur 30 femmes, a montré un avantage faible (mais non cliniquement significatif) en termes de satisfaction des patients (données non adaptées à une analyse dans Revman) après une injection mi-urétrale comparé à une injection dans le col de la vessie, mais aucune différence démontrable concernant les niveaux de continence.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.