Taille de fraction en radiothérapie pour la conservation du sein dans le cancer du sein au stade précoce

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Le cancer du sein est une maladie fréquente chez les femmes ; une femme sur huit aux États-Unis et en Australie et une femme sur neuf au Royaume-Uni se voit diagnostiquer un cancer du sein avant l'âge de 85 ans. Le traitement conservateur du cancer du sein (ablation de la tumeur avec conservation du sein) s'est avéré aussi efficace que la mastectomie (ablation du tissu du sein) en termes de survie chez les femmes atteintes d'un cancer limité au sein (et/ou aux ganglions lymphatiques locaux) à condition qu'une radiothérapie soit administrée pendant cinq à six semaines. Cela implique 25 à 30 visites dans un service de radio-oncologie. En l'absence de radiothérapie après une chirurgie conservatrice du cancer du sein, il existe un risque significatif de retour du cancer au niveau du sein (récidive locale) chez 30 à 40 % des femmes. Qui plus est, chaque récidive locale évitée grâce à la radiothérapie est associée à un décès de moins à 15 ans. De nombreuses femmes préfèrent conserver leur sein, ce qui a entraîné une augmentation de la demande de services de radiothérapie. La réduction du nombre de traitements par radiation (fractions) pourrait être bénéfique pour les femmes si le contrôle de la tumeur, la survie et les résultats esthétiques étaient équivalents. Pour réduire le nombre de traitements, il est nécessaire d'augmenter la dose de radiation administrée par fraction. Cette réduction pourrait permettre de limiter la demande de ressources radiothérapeutiques et s'avérer plus pratique pour les femmes.

Quatre essais portant sur 7 095 femmes ont été inclus dans la revue. La récidive locale ne présentait pas de différence significative chez les femmes recevant moins de traitements. L'apparence du sein ne présentait pas de différence significative chez les femmes recevant moins de traitements. La survie n'était pas affectée par la réduction du nombre de traitements, et aucune différence significative n'était observée en termes de toxicité cutanée différée ou de toxicité de la radiothérapie. La toxicité cutanée aiguë diminuait avec la réduction du nombre de traitements. La plupart des femmes participant à ces essais (89,8 %) présentaient des tumeurs de moins de 3 cm, toutes présentaient une résorption totale de la tumeur à l'examen pathologique et 79 % ne présentaient aucun signe de cancer au niveau des ganglions lymphatiques. Lorsque la taille des seins était rapportée, 87 % des femmes avaient une poitrine de petite taille ou de taille moyenne. Cette revue indique que, chez les femmes qui remplissent ces critères, la réduction du nombre de traitements par radiothérapie après la tumorectomie est une option sûre et efficace. Un suivi à long terme (> 5 ans) était disponible pour une petite partie des patientes randomisées. Un suivi continu est nécessaire afin de pouvoir évaluer de manière plus complète l'impact d'une taille de fraction supérieure à la normale sur le taux de récidive locale, la toxicité et l'apparence du sein.

Conclusions des auteurs: 

Deux nouvelles études publiées depuis la dernière version de la revue ont modifié nos conclusions. Des preuves issues de quatre essais randomisés de qualité faible à moyenne indiquent que l'utilisation de schémas de fractionnement non conventionnels (plus de 2 Gy par fraction) n'affecte pas la récidive locale, est associée à une réduction de la toxicité aiguë et ne semble pas affecter l'apparence du sein ou la toxicité différée chez des femmes sélectionnées après un traitement conservateur du cancer du sein. Il s'agissait principalement de femmes sans atteinte ganglionnaire présentant des tumeurs de moins de 3 cm et des marges négatives à l'examen pathologique. Un suivi à long terme (> 5 ans) était disponible pour une petite partie des patientes randomisées. Un suivi plus long est nécessaire pour une évaluation plus complète de l'effet de la modification du fractionnement.

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Contexte: 

Une radiothérapie plus courte pourrait être bénéfique chez les femmes atteintes d'un cancer du sein au stade précoce ayant subi une chirurgie conservatrice. Cela pourrait également accroître l'accessibilité de la radiothérapie en améliorant l'efficacité globale des services de radio-oncologie. Pour que cette option soit viable, le traitement plus court doit être aussi efficace et sûr que la radiothérapie standard. Cette revue est une mise à jour de la revue Cochrane originale publiée dans le numéro 3, 2008.

Objectifs: 

Déterminer les effets de la modification de la taille des fractions de radiothérapie chez les femmes atteintes d'un cancer du sein au stade précoce ayant subi une chirurgie conservatrice.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur le cancer du sein, MEDLINE, EMBASE et le système d'enregistrement ICTRP de l'OMS jusqu'en juin 2009, ainsi que les références bibliographiques des articles et les actes de congrès pertinents. Aucune restriction de langue n'a été appliquée.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés examinant un fractionnement non conventionnel versus conventionnel chez des femmes atteintes d'un cancer du sein au stade précoce ayant subi une chirurgie conservatrice.

Recueil et analyse des données: 

Les auteurs ont extrait les données de manière indépendante et les divergences ont été résolues par discussion. Les données manquantes ont été sollicitées aux auteurs des essais.

Résultats principaux: 

Quatre essais portant sur 7 095 femmes ont été identifiés. Ces femmes avaient fait l'objet d'une sélection rigoureuse : les ganglions n'étaient pas atteints et 89,8 % des tumeurs étaient inférieures à 3 cm. Lorsque la taille des seins était rapportée, 87 % des femmes avaient une poitrine de petite taille ou de taille moyenne. Les études présentaient une qualité faible à moyenne. Le fractionnement non conventionnel (administration d'une radiothérapie à plus haute dose mais de plus courte durée que le fractionnement standard) n'avait aucun impact sur les éléments suivants : (1) la récidive locale, risque relatif (RR) de 0,97 (IC à 95 %, entre 0,76 et 1,22, P = 0,78), (2) l'apparence du sein, RR de 1,17 (IC à 95 %, entre 0,98 et 1,39, P = 0,09), (3) la survie à cinq ans, RR de 0,89 (IC à 95 %, entre 0,77 et 1,04, P = 0,16). La toxicité cutanée aiguë diminuait sous fractionnement non conventionnel : RR 0,21 (IC à 95% entre 0,07 et 0,64, P = 0,007).

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.