Traitement chirurgical versus hormonal à long terme contre les saignements menstruels abondants

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Les interventions chirurgicales de plusieurs types ou le dispositif intra-utérin libérant des hormones sont efficaces dans la réduction des saignements menstruels abondants (ménorragie). La plupart des femmes les acceptent mieux que les médicaments oraux.
Les saignements menstruels abondants (ménorragie) sont courants et peuvent altérer la qualité de vie d'une femme ou entraîner une anémie (réduction du nombre de globules rouges). Si les saignements entraînent des problèmes majeurs, les options de traitement comprennent la chirurgie (soit hystérectomie soit intervention chirurgicale destinée à réduire la muqueuse de l'utérus) ou l'insertion dans l'utérus d'un dispositif qui libère des hormones (DIU LNG). La revue des études a permis de mettre en évidence que le DIU LNG améliore la qualité de vie des femmes souffrant de ménorragie aussi efficacement que le traitement chirurgical, tandis qu'une minorité de femmes préfèrent prendre des médicaments oraux à long terme. Bien que tous ces traitements aient des effets secondaires potentiels, l'hystérectomie est plus susceptible d'entraîner des complications graves.

Conclusions des auteurs: 

La chirurgie, en particulier l'hystérectomie, réduit les saignements menstruels davantage que les traitements médicaux après un an, mais le DIU LNG peut être comparable en matière d'amélioration de la qualité de vie. Les données pour les comparaisons à plus long terme sont peu probantes et incohérentes. Les médicaments oraux à long terme conviennent à une minorité de femmes.

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Contexte: 

Les saignements menstruels abondants (SMA) altèrent considérablement la qualité de vie de nombreuses femmes en bonne santé par ailleurs. La perception des SMA est subjective et leur prise en charge dépend généralement des symptômes qui sont acceptables pour une femme particulière. Les options de traitement médical comprennent les médicaments oraux et le dispositif intra-utérin libérant des hormones (DIU LNG). Les options chirurgicales comprennent la chirurgie conservatrice (résection ou ablation de l'utérus) et l'hystérectomie.

Objectifs: 

Comparer l’efficacité, l’innocuité et l’acceptabilité de la chirurgie par rapport au traitement médical pour les SMA.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre d’essais cliniques du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et de la fertilité, le registre Cochrane des essais contrôlés - Cochrane Central Register of Controlled Trials (CENTRAL) (The Cochrane Library), MEDLINE, EMBASE et PsycINFO (mars 2010). Nous avons également consulté les références bibliographiques des articles trouvés et contacté des chercheurs dans le domaine.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés (ECR) comparant la chirurgie conservatrice ou l'hystérectomie au traitement médical (oral ou intra-utérin) pour les SMA.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué la qualité des études et extrait les données.

Résultats principaux: 

Douze ECR en groupes parallèles portant sur 1 049 femmes remplissaient les critères d'inclusion. Dans les comparaisons entre la prise de médicaments oraux et la chirurgie, 58 % des femmes randomisées pour recevoir le traitement médical avaient subi une intervention chirurgicale dans les deux ans. Par rapport aux médicaments oraux, la résection de l'endomètre était significativement plus efficace pour limiter les saignements (après quatre mois : RR 2,66 (IC à 95 % 1,94 à 3,64) ; NST = 2 (IC à 95 % 2 à 3), une étude) et l'hystérectomie entraînait des améliorations significativement plus importantes de la santé mentale (après six mois : P = 0,04, une étude). Dans les comparaisons entre le DIU LNG et la chirurgie conservatrice ou l'hystérectomie, après un an il n'y avait pas de différence statistiquement significative en ce qui concerne le taux de satisfaction ou la plupart des mesures de la qualité de vie, bien que les risques d'effets indésirables aient été significativement plus faibles avec la chirurgie conservatrice (RR 0,51 (IC à 95 % 0,36 à 0,74) ; NST = 4 (IC à 95 % 3 à 7), trois études). La chirurgie conservatrice était significativement plus efficace que le DIU LNG pour limiter les saignements après un an (RR 1,19 (IC à 95 % 1,07 à 1,32) ; NST = 7 (IC à 95 % 5 à 19), cinq études). Deux petites études avec un suivi plus long n’ont constaté aucune différence ou étaient en faveur du DIU LNG, mais ces deux études comportaient des données biaisées et des pertes importantes au niveau du suivi. L'hystérectomie mettait complètement fin aux saignements, mais entraînait de graves complications chez certaines femmes.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.