Lithium dans la schizophrénie

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Le lithium est un agent stabilisateur de l'humeur également utilisé en traitement complémentaire des antipsychotiques dans la schizophrénie. Les résultats de cette revue montrent qu'il n'existe aucune preuve de l'efficacité du lithium en tant que traitement individuel chez les patients atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif. Certaines preuves indiquent que le lithium est efficace en complément des médicaments antipsychotiques, mais ce résultat n'était pas concluant.

Conclusions des auteurs: 

Aucune preuve issue d'essais randomisés n'indique que le lithium est, à lui seul, efficace dans le traitement des patients schizophrènes. Les preuves disponibles concernant l'ajout de lithium aux antipsychotiques ne sont pas concluantes mais justifient d'autres essais à grande échelle, simples et bien planifiés. Ces essais devraient se concentrer sur deux groupes cibles : 1) les patients sans symptômes affectifs, pour que les investigateurs puissent déterminer si le lithium a un effet sur les principaux symptômes de la schizophrénie et 2) les patients atteints de troubles schizo-affectifs pour lesquels le lithium est largement utilisé en milieu clinique sans qu'aucune preuve ne vienne justifier cette pratique.

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Contexte: 

De nombreuses personnes atteintes de schizophrénie ne répondent pas suffisamment bien au traitement antipsychotique classique. Dans ce cas, plusieurs médicaments complémentaires sont utilisés, parmi lesquels le lithium.

Objectifs: 

Examiner les effets du lithium dans le traitement de la schizophrénie et des psychoses schizophréniformes.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre du groupe Cochrane sur la schizophrénie (novembre 2006). Ce registre est constitué de recherches méthodiques dans BIOSIS, CINAHL, Dissertation abstracts, EMBASE, LILACS, MEDLINE, PSYNDEX, PsycINFO, RUSSMED et Sociofile, complétées par des recherches manuelles dans des revues pertinentes et de nombreux actes de conférence. Nous avons également contacté des sociétés pharmaceutiques et les auteurs des études pertinentes afin d'identifier d'autres essais et obtenir les données originales des patients.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés comparant du lithium à des antipsychotiques ou à un placebo (ou une absence d'intervention), en tant que traitement seul ou combiné à un médicament antipsychotique dans le traitement de la schizophrénie et/ou des psychoses schizophréniformes.

Recueil et analyse des données: 

Les données ont été extraites de manière indépendante. Pour les données dichotomiques homogènes, le risque relatif (RR) à effets aléatoires, les intervalles de confiance (IC) à 95 % et, le cas échéant, le nombre de sujets à traiter (NST) ont été calculés sur la base de l'intention de traiter. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes pondérées (DMP).

Résultats principaux: 

La mise à jour de 2006 n'a pas permis d'identifier d'autres études remplissant nos critères d'inclusion. Cette revue inclut donc toujours 20 études portant sur un total de 611 participants. La plupart des études étaient petites, de courte durée et présentaient une notification incomplète, mais plusieurs auteurs ont accepté de partager leurs données avec nous. Trois études comparant du lithium à un placebo en tant que traitement unique ne montraient aucune différence pour aucun des critères de jugement analysés. Dans huit études comparant du lithium à des médicaments antipsychotiques en tant que traitement unique, davantage de participants du groupe du lithium abandonnaient les études de manière prématurée (n = 270, RR de 1,8, IC entre 1,2 et 2,9, NST de 9, IC entre 5 et 33). Plusieurs des critères de jugement en rapport avec ces études suggéraient que le lithium était moins efficace que les médicaments antipsychotiques, mais les données étaient difficiles à résumer car plusieurs échelles d'évaluation étaient utilisées. Onze études examinaient l'efficacité de l'ajout de sels de lithium aux médicaments antipsychotiques par rapport aux médicaments antipsychotiques seuls. Davantage de participants du groupe de l'ajout de lithium présentaient une réponse cliniquement significative (n = 244, RR de 0,8, IC entre 0,7 et 0,96, NST de 8, IC entre 4 et 33). Néanmoins, la signification statistique devenait marginale lorsque les participants atteints de troubles schizo-affectifs étaient exclus de l'analyse de sensibilité (n = 120, RR de 0,8, IC entre 0,6 et 1,0, p = 0,07). De plus, davantage de participants des groupes de l'ajout de lithium arrêtaient les études de manière prématurée (n = 320, RR de 2,0, IC entre 1,3 et 3,1, NST de 7, IC entre 4 et 14), ce qui suggérait une acceptabilité inférieure de l'ajout de lithium par rapport aux antipsychotiques seuls. L'ajout de lithium ne présentait pas d'efficacité supérieure pour aucun aspect spécifique de l'état mental. Sur la base de données très limitées, aucune différence entre les groupes n'était observée concernant les événements indésirables.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.