Est-il utile de suivre des cours afin d'améliorer la communication entre les médecins/infirmières et les patients atteints d'un cancer ?

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Les personnes atteintes d'un cancer, ainsi que leurs soignants, souffrent généralement d'un stress psychologique qui peut être atténué grâce à une communication efficace et un soutien de leur médecin traitant, des infirmières et des autres professionnels de santé (PS). La recherche suggère que les compétences de communication ne s'améliorent pas de manière fiable avec l'expérience. Par conséquent, un effort considérable est consacré à la formation afin d'améliorer ces compétences chez les PS prodiguant des soins oncologiques. Plusieurs types différents de cours de formation aux compétences de communication (FCC) sont proposés et appliqués. Nous avons réalisé cette revue afin de déterminer si la FCC est utile, ainsi que les types de FCC, le cas échéant, les plus efficaces.

Nous avons identifié 15 études à inclure dans cette revue. Toutes ces études, sauf une, ont été réalisées auprès d'infirmières et de médecins. Pour mesurer l'impact de la FCC, certaines études ont organisé des rencontres avec de vrais patients et d'autres ont sollicités de faux patients (patients simulés). Nous avons trouvé que la FCC améliorait significativement certaines des compétences de communication utilisées par les agents de santé, notamment l'utilisation de « questions ouvertes » pendant un entretien afin de regrouper des informations et faire preuve d'empathie pour montrer leur soutien aux patients. D'autres compétences de communication étudiées n'ont montré aucune différence significative entre les PS ayant suivi une formation et ceux qui n'en ont pas bénéficié. Nous n'avons trouvé aucune preuve suggérant des effets bénéfiques de la FCC sur la santé mentale et physique des patients, les taux de satisfaction ou la qualité de vie des patients. Toutefois, peu études se sont intéressées à ces résultats. De plus, on ignore si l'amélioration des compétences de communication des PS était durable dans le temps et les types de FCC les plus efficaces.

Conclusions des auteurs: 

Plusieurs cours de FCC semblent améliorer efficacement certains types de compétences des PS en matière de communication grâce au regroupement d'informations et à des compétences de soutien. Nous n'avons pas pu déterminer si les effets de la FCC sont durables dans le temps, si les sessions de consolidation sont nécessaires, ainsi que les types de programmes de FCC ayant le plus de chances d'être efficaces. Nous n'avons trouvé aucune preuve permettant de soutenir un effet bénéfique de la FCC sur l'« épuisement » des PS, la santé mentale et physique des patients et la satisfaction de ces derniers.

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Contexte: 

Ceci est une version mise à jour d'une revue initialement publiée dans la base des revues systématiques Cochrane en 2004, numéro 2. La prévalence de stress psychologique des personnes atteintes d'un cancer, de leurs familles et soignants est élevée et peut être réduite grâce à une communication efficace et un soutien des professionnels de santé (PS) traitants. La recherche suggère que les compétences de communication ne s'améliorent pas de manière fiable avec l'expérience. Par conséquent, un effort considérable est consacré à la formation qui est susceptible d'améliorer ces compétences chez les PS prodiguant des soins oncologiques. Une variété de cours de formation aux compétences de communication (FCC) sont proposés et appliqués. Nous avons réalisé cette revue afin de déterminer si la FCC est utile, ainsi que les types de FCC, le cas échéant, les plus efficaces.

Objectifs: 

Déterminer si la FCC permet d'améliorer efficacement les compétences de communication des PS prodiguant des soins oncologiques, ainsi que l'état de santé et la satisfaction des patients.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans les bases de données électroniques suivantes : le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) numéro 2, 2012, MEDLINE, EMBASE, PsycInfo et CINAHL jusqu'en février 2012. Les recherches initiales ont été réalisées en novembre 2001. Nous avons également effectué des recherches dans les listes bibliographiques des articles et actes de conférence pertinents afin d'obtenir des études supplémentaires.

Critères de sélection: 

La revue d'origine était une revue narrative incluant des essais contrôlés randomisés (ECR) et des études contrôlées avant-après. Dans cette version mise à jour, nous avons limité nos critères aux ECR comparant la FCC à l'absence de FCC ou à d'autres FCC destinées aux PS prodiguant des soins oncologiques. Les critères de jugement principaux étaient une modification des compétences de communication, dans le cadre d'interactions avec de vrais patients et/ou des patients simulés atteints d'un cancer, en utilisant des échelles de mesure objectives. Nous avons exclu les études privilégiant des compétences de communication dans le cadre de rencontres impliquant un consentement éclairé à des fins de recherche.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué les essais et extrait des données vers un formulaire de collecte de données préconçu à cet effet. Nous avons regroupé ces données en utilisant un modèle à effets aléatoires et, pour les données continues, nous avons utilisé des différences moyennes standardisées (DMS).

Résultats principaux: 

Nous avons inclus 15 ECR (42 dossiers) principalement réalisés en milieu ambulatoire. Onze études comparaient la FCC à l'absence de FCC, trois études comparaient les effets de la FCC avec suivi après une FCC initiale et une étude comparait deux types de FCC. Les types de cours de la FCC évalués dans ces essais étaient divers. Les participants à l'étude étaient des oncologistes (six études), des résidents (une étude), des médecins autres (une étude), des infirmières (six études) et une équipe composée de PS mixtes (une étude). Dans l'ensemble, 1 147 PS ont participé (536 médecins, 522 infirmières et 80 PS mixtes) aux essais.

Trois études ont fourni des données pour la réalisation de méta-analyses. Les PS du groupe de la FCC avaient statistiquement beaucoup plus tendance à poser des questions ouvertes dans des entretiens réalisés après une intervention par rapport au groupe témoin (cinq études, 679 participants aux entretiens ; P = 0,04, I² = 65 %) et étaient plus enclins à faire preuve d'empathie envers les patients (six études, 727 entretiens aux entretiens ; P = 0,004, I² = 0 %) ; nous avons estimé que ces preuves étaient de qualité modérée et élevée, respectivement. Les médecins et infirmières n'ont pas agi de façon significativement différente d'un point de vue statistique pour aucun des résultats de la FCC. Il n'y avait aucune différence statistiquement significative concernant les autres compétences de communication des PS, hormis pour le sous-groupe de participants aux entretiens composés de patients simulés, dans lequel le groupe expérimental était significativement moins enclin à présenter « uniquement des faits » par rapport au groupe témoin (quatre études, 344 participants aux entretiens ; P = 0,01, I² = 70 %).

Il n'y avait aucune différence significative entre les groupes au niveau des résultats évaluant l'« épuisement » des PS, la satisfaction des patients ou leur perception des compétences de communication des PS. Les patients du groupe témoin ont vu leurs scores d'anxiété moyens diminuer de manière significative dans une méta-analyse composée de deux études (169 participants aux entretiens ; P = 0,02 ; I² = 8 %) ; nous avons estimé que cette preuve était de qualité très médiocre.

Notes de traduction: 

Translated by: French Cochrane Centre

Translation supported by: Instituts de Recherche en Sant� du Canada, Minist�re de la Sant� et des Services Sociaux du Qu�bec, Fonds de recherche du Qu�bec-Sant� et Institut National d'Excellence en Sant� et en Services Sociaux pour la France: Minist�re en charge de la Sant�

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.