Mélange hélium-oxygène pour le traitement des exacerbations de la bronchopneumopathie chronique obstructive

Les mélanges d'hélium et d'oxygène (héliox) peuvent faciliter la respiration, mais les preuves issues d'essais sont insuffisantes pour déterminer s'ils sont efficaces pour soulager les crises de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).

Conclusions des auteurs: 

Les preuves sont actuellement insuffisantes pour recommander l'utilisation de mélanges hélium-oxygène pour traiter les exacerbations aiguës de la BPCO chez les patients ventilés ou non ventilés. Des essais contrôlés randomisés bien planifiés et étudiant la possibilité d'éviter la ventilation mécanique en tant que critère de jugement pourraient être justifiés.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Compte tenu de leur faible densité, les mélanges hélium-oxygène peuvent potentiellement faciliter la respiration et éviter le recours à une intubation et une ventilation mécanique chez les patients victimes d'insuffisance respiratoire.

Objectifs: 

Déterminer les effets de l'ajout de mélanges hélium-oxygène (héliox) aux soins médicaux standard lors d'exacerbations aiguës ventilées et non ventilées de la BPCO.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des essais contrôlés randomisés ont été identifiés dans le registre de l'asthme du groupe Cochrane sur les voies respiratoires. Les principaux auteurs et experts ont été contactés. Les références bibliographiques des études incluses et exclues ont été examinées et des revues et textes reconnus ont été consultés.

Critères de sélection: 

Pour être éligibles, les études devaient comparer un traitement à l'héliox à un placebo (oxygène ou air) dans des essais contrôlés randomisés portant sur des adultes présentant une exacerbation de la BPCO.

Recueil et analyse des données: 

Les données de tous les essais ont été combinées à l'aide de Review Manager (version 4.1). Notre intention était d'obtenir : 1) La différence moyenne pondérée (DMP) à l'aide des effets aléatoires, avec des intervalles de confiance à 95 % (IC à 95 %). 2) L'homogénéité des tailles d'effet à l'aide de la méthode Dersimonian et Laird avec p < 0,1 en tant que valeur seuil de signification. 3) L'analyse de sensibilité pour les différents mélanges hélium-oxygène (80/20 contre 70/30). 4) La qualité méthodologique (score de Jadad > 2 contre < 3). Une mise à jour effectuée en septembre 2002 a permis d'identifier une étude supplémentaire exclue.

Résultats principaux: 

Quatre études, toutes publiées entre 1997 et 2000, remplissaient les critères d'inclusion. Deux études comparaient l'héliox-oxygène à l'air-oxygène chez des patients atteints de BPCO décompensée sans ventilation. Une étude portait sur des patients sous ventilation mécanique et une sur des patients sous ventilation assistée non invasive (VANI). Des données n'ont pu être obtenues que pour deux études. L'une était une étude croisée randomisée examinant de l'hélium-oxygène par rapport à de l'air-oxygène 70:30 chez dix-neuf patients atteints de BPCO sévère aiguë hospitalisés dans une unité de soins intensifs pour recevoir une VANI. Chez les patients recevant de l'héliox, la PCO2 artérielle diminuait davantage ; DMP de 0,8 kPa (IC à 95 %, entre 0,26 et -1,34). La deuxième était un essai portant sur 47 patients atteints de BPCO aiguë qui se présentaient dans un service d'urgences et étaient randomisés pour une nébulisation d'albutérol et de bromure d'ipratropium par voie inhalée utilisant 80 % d'hélium et 20 % d'oxygène ou de l'air comprimé en tant que gaz propulseur. Les traitements étaient administrés 0, 20, 40 et 120 minutes après la randomisation. Aucune différence significative n'était observée entre les deux groupes en termes de modification du VEMS et de la CVF au bout d'une et deux heures, mais une petite amélioration du DEM 25-75 était significativement supérieure dans le groupe de l'héliox par rapport au groupe de l'air.

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.