Les bêta-bloquants cardiosélectifs sont-ils sûrs et efficaces chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive ?

Un traitement à long terme aux bêta-bloquants réduit le risque de décès chez les patients présentant une pression artérielle élevée, une insuffisance cardiaque et une maladie coronarienne. Mais ces médicaments ne sont pas toujours administrés aux patients qui sont atteints à la fois de BPCO et de maladie cardio-vasculaire car on craint qu'ils n'aggravent la maladie respiratoire. Cette revue des données issues de 22 essais contrôlés randomisés portant sur l'utilisation de bêta-bloquants cardiosélectifs (spécifiques au cœur) chez des patients atteints de BPCO démontre qu'ils n'ont pas d'effet indésirable sur la fonction pulmonaire et les symptômes respiratoires par rapport au placebo. Ce résultat était constant chez les patients atteints d'obstruction chronique sévère des voies respiratoires comme chez ceux présentant une obstruction réversible. En conclusion, les bêta-bloquants cardiosélectifs ne devraient pas être refusés aux patients atteints de BPCO.

Conclusions des auteurs: 

Les bêta-bloquants cardiosélectifs administrés aux patients atteints de BPCO dans les études identifiées ne produisaient pas d'effets indésirables respiratoires. Compte tenu de leurs bénéfices démontrés dans des pathologies telles que l'insuffisance cardiaque, les maladies coronariennes et l'hypertension, les bêta-bloquants cardiosélectifs ne doivent pas être systématiquement refusés aux patients atteints de BPCO.

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Contexte: 

Le traitement bêta-bloquant a des effets bénéfiques démontrés sur la mortalité des patients atteints d'hypertension, d'insuffisance cardiaque et de maladie coronarienne, ainsi qu'au cours de la période périopératoire. Ces médicaments sont traditionnellement considérés comme contre-indiqués chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Objectifs: 

Évaluer les effets des bêta-bloquants cardiosélectifs sur la fonction respiratoire des patients atteints de BPCO.

Stratégie de recherche documentaire: 

Une recherche exhaustive a été effectuée dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires (issu de recherches systématiques dans CENTRAL, MEDLINE, EMBASE et CINAHL) afin d'identifier les essais contrôlés randomisés en aveugle réalisés entre 1966 et août 2010. Aucune restriction de langue n'a été appliquée.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés en aveugle portant sur une dose unique ou une durée plus longue et étudiant les effets des bêta-bloquants cardiosélectifs sur le volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS) ou les symptômes des patients atteints de BPCO.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs indépendants ont extrait les données des articles sélectionnés et les divergences ont été résolues par consensus. Deux interventions portaient sur l'administration d'un bêta-bloquant, en dose unique ou au cours d'une durée plus longue, et l'administration d'un bêta2-agoniste après le médicament à l'étude.

Résultats principaux: 

Onze études portant sur un traitement en dose unique et 11 portant sur un traitement plus long (de 2 jours à 16 semaines) remplissaient les critères d'inclusion. Les bêta-bloquants cardiosélectifs, administrés en dose unique ou pour une durée plus longue, n'entraînaient aucune modification du VEMS ou des symptômes respiratoires par rapport au placebo, et n'affectaient pas la réponse VEMS au traitement bêta2-agoniste. Les analyses en sous groupe ne montraient aucune modification significative des résultats chez les participants atteints d'obstruction chronique sévère des voies respiratoires, chez ceux présentant une obstruction réversible ou chez ceux atteints d'une maladie cardio-vasculaire concomitante.

Notes de traduction: 

Translated by: French Cochrane Centre

Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.