Les preuves sont insuffisantes concernant les effets des anticholinergiques dans le traitement de l'asthme chronique chez les enfants de plus de deux ans.

Les anticholinergiques sont largement utilisés dans la prise en charge de l'asthme aigu et chronique chez l'enfant. Ils agissent en soulageant le rétrécissement des voies respiratoires caractéristique de l'asthme. À l'heure actuelle, les protocoles de prise en charge de l'asthme chronique recommandent l'utilisation d'anticholinergiques lorsque les enfants prennent déjà des doses élevées de stéroïdes inhalés. Nous avons entreprise une recherche exhaustive dans la littérature sans restriction de pays de publication ou de langue. Malheureusement, nous n'avons identifié qu'un nombre limité d'essais pertinents et ces essais étaient de qualité variable. Cette revue a constaté que les anticholinergiques étaient bien tolérés mais que les données étaient insuffisantes chez les enfants de plus de deux ans pour établir leur supériorité par rapport à un placebo en termes d'effets sur la fonction pulmonaire ou les symptômes.

Conclusions des auteurs: 

La revue actuelle résume les meilleures données disponibles à ce jour. Malgré quelques petits bénéfices en faveur du traitement anticholinergique, les preuves sont insuffisantes pour recommander l'utilisation d'anticholinergiques dans le traitement d'entretien de l'asthme chronique chez l'enfant.

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Contexte: 

Le système nerveux sympathique cholinergique (muscarinique) joue un rôle important dans le système intrinsèque qui contrôle le calibre des voies respiratoires. Des bronchodilatateurs anticholinergiques et antimuscariniques tels que le bromure d'ipratropium sont fréquemment utilisés dans la prise en charge des maladies respiratoires infantiles. Dans l'asthme, l'ipratropium est un bronchodilatateur moins puissant que les agents bêta2-adrénergiques, mais il est considéré comme un complément utile à d'autres traitements, en particulier dans l'état de mal asthmatique. On connaît cependant mal le rôle des anticholinergiques dans le traitement d'entretien de l'asthme chronique.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité des anticholinergiques dans l'asthme chronique chez les enfants de plus de 2 ans.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires et examiné les références bibliographiques des articles. Les recherches les plus récentes ont été effectuées en février 2010.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés portant sur l'administration d'anticholinergiques dans le traitement de l'asthme chronique chez des enfants de plus de 2 ans ont été inclus. Les études devaient comparer : des anticholinergiques à un placebo et des anticholinergiques à tout autre médicament.

Recueil et analyse des données: 

L'éligibilité et la qualité des essais ont été évaluées par deux évaluateurs de manière indépendante.

Résultats principaux: 

Huit études remplissaient les critères d'inclusion. Trois articles comparaient les effets des anticholinergiques à ceux d'un placebo, et une méta-analyse de ces résultats ne montrait aucun bénéfice statistiquement significatif associé à l'utilisation d'anticholinergiques par rapport au placebo pour aucune des mesures de résultats utilisées. Les résultats de l'un de ces essais n'ont pas pu être inclus dans la méta-analyse, mais les auteurs rapportaient des scores de symptômes significativement inférieurs avec les anticholinergiques inhalés par rapport au placebo. Aucune différence significative n'était cependant observée entre le bromure d'ipratropium et le placebo en termes de pourcentage de nuits ou de jours sans symptômes. Deux essais étudiaient les effets des anticholinergiques sur l'hyperréactivité bronchique à l'histamine en mesurant la dose d'histamine nécessaire pour entraîner une baisse de 20 % du VEMS (PD20). Une étude (comparant des anticholinergiques à un placebo) rapportait une augmentation statistiquement significative du PD20, mais cette augmentation n'était pas observée dans une autre étude (comparant des anticholinergiques à un bêta2-agoniste). Ces deux essais examinaient également l'effet des anticholinergiques sur la variation diurne du débit expiratoire de pointe (DEP) et ne rapportaient aucun effet significatif. Deux études comparaient l'ajout d'un anticholinergique à un bêta2-agoniste par rapport au bêta2-agoniste seul. Aucun des essais ne rapportait de bénéfice significatif pour la combinaison anticholinergiques + bêta2-agonistes à long terme par rapport aux bêta2-agonistes seuls. Un essai comparait les effets des anticholinergiques oraux et inhalés par rapport à un placebo. Aucune différence statistiquement significative n'était observée pour aucune mesure de résultat, à l'exception d'un ratio VEMS/CV et VR/CPT supérieur avec le traitement anticholinergique oral par rapport au placebo.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.