Antidépresseurs et traitements psychologiques, seuls ou combinés, dans la boulimie

Les approches psychothérapeutiques (principalement la thérapie cognitivo-comportementale) et les antidépresseurs constituent les deux modalités de traitement les plus recommandées dans les études de la boulimie réalisées dans des conditions contrôlées. En utilisant une approche statistique plus conservatrice, les traitements combinés étaient supérieurs à la psychothérapie seule. Il s'agissait de la seule différence statistiquement significative entre les traitements. Il se pourrait que le nombre d'essais soit insuffisant pour observer l'importance statistique d'une réduction absolue du risque de 19 % en termes d'efficacité en faveur de la psychothérapie ou des traitements combinés par rapport à des antidépresseurs seuls. La psychothérapie semblait plus acceptable pour les participants. Lorsque les antidépresseurs étaient combinés à des traitements psychologiques, l'acceptabilité de ces derniers diminuait significativement.

Conclusions des auteurs: 

En utilisant une approche statistique plus conservatrice, les traitements combinés étaient supérieurs à la psychothérapie seule. Il s'agissait de la seule différence statistiquement significative entre les traitements. Il se pourrait que le nombre d'essais soit insuffisant pour observer l'importance statistique d'une réduction absolue du risque de 19 % en termes d'efficacité en faveur de la psychothérapie ou des traitements combinés par rapport à des antidépresseurs seuls. La psychothérapie semblait plus acceptable pour les participants. Lorsque les antidépresseurs étaient combinés à des traitements psychologiques, l'acceptabilité de ces derniers diminuait significativement.

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Contexte: 

Les approches psychothérapeutiques (principalement la thérapie cognitivo-comportementale) et les antidépresseurs constituent les deux modalités de traitement les plus recommandées dans les études de la boulimie réalisées dans des conditions contrôlées.

Objectifs: 

Le principal objectif était d'effectuer une revue systématique de tous les ECR comparant des antidépresseurs à des approches psychologiques, ou comparant une combinaison de ces traitements à une approche unique dans le traitement de la boulimie.

Stratégie de recherche documentaire: 

(1) Des recherches électroniques ont été effectuées dans MEDLINE (1966 à décembre 2000), EMBASE (1980 à décembre 2000), PsycLIT (jusqu'en décembre 2000), LILACS & SCISEARCH (jusqu'en 1999).
(2) Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés et le registre du groupe Cochrane sur la dépression, l'anxiété et la névrose - en cours.
(3) Les références bibliographiques de tous les essais identifiés ont fait l'objet d'une recherche manuelle.
(4) Nous avons contacté des sociétés pharmaceutiques et l'investigateur principal de chaque essai inclus.
(5) La revue International Journal of Eating Disorders a fait l'objet d'une recherche manuelle - en cours.

Critères de sélection: 

Critères d'inclusion : Tous les essais contrôlés randomisés comparant des antidépresseurs à des traitements psychologiques, ou comparant une combinaison d'antidépresseurs et d'approches psychologiques à chacun de ces traitements seuls pour réduire les symptômes de la boulimie chez des patients de tout âge et sexe.
Critères de qualité : les rapports étaient considérés comme adéquats lorsqu'ils appartenaient à la catégorie A ou B selon le Manuel Cochrane.

Recueil et analyse des données: 

Les données de chaque essai inclus ont été extraites de manière indépendante par deux évaluateurs. Le critère de jugement principal concernant l'efficacité était la rémission complète des symptômes boulimiques, définie comme une réduction de 100 % des épisodes d'hyperphagie ou de purge entre l'inclusion et le dernier suivi. Les données dichotomiques ont été évaluées à l'aide des risques relatifs et des intervalles de confiance à 95 % autour de cette mesure sur la base du modèle à effets aléatoires ; les données continues ont été évaluées à l'aide de la différence moyenne et de l'intervalle de confiance à 95 %. Le nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice du traitement (NST) et pour nuire (NNN) ont été calculés à l'aide de l'inverse de la réduction absolue du risque.

Résultats principaux: 

Cinq essais ont été inclus dans la première comparaison (antidépresseurs versus traitements psychologiques), cinq dans la deuxième comparaison (antidépresseurs versus traitement combiné) et sept dans la troisième comparaison (traitements psychologiques versus traitement combiné). Les taux de rémission étaient de 20 % sous antidépresseurs seuls contre 39 % sous psychothérapie seule (risque relatif selon la méthode DerSimonian-Laird = 1,28 ; intervalle de confiance à 95 % entre 0,98 et 1,67). Les taux de sortie d’étude étaient plus élevés dans le groupe des antidépresseurs que dans celui de la psychothérapie (risque relatif DerSimonian-Laird = 2,18 ; intervalle de confiance à 95 % entre 1,09 et 4,35). Le NNN pour une durée moyenne de traitement de 17,5 semaines était de 4 (intervalle de confiance à 95 % = 3,11). La deuxième comparaison révélait des taux de rémission de 42 % sous traitement combiné contre 23 % sous antidépresseurs (risque relatif DerSimonian-Laird = 1,38) ; intervalle de confiance à 95 % entre 0,98 et 1,93). La troisième comparaison révélait un taux de rémission combiné de 36 % associé aux approches psychologiques contre 49 % sous traitement combiné (risque relatif DerSimonian-Laird = 1,21 ; intervalle de confiance à 95 % entre 1,02 et 1,45). Le NNN pour une durée moyenne de traitement de 15 semaines était de 8 (intervalle de confiance à 95 % = 4 ; 320). Les taux de sortie d’étude étaient plus élevés sous traitement combiné que sous traitements psychologiques seuls (risque relatif DerSimonian-Laird = 0,57 ; intervalle de confiance à 95 % entre 0,38 et 0,88). Le NNN était de 7 (intervalle de confiance à 95 % = 4 ; 21).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.