Amniocentèse et prélèvement placentaire pour le diagnostic prénatal

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De nombreuses femmes veulent être rassurées au sujet de la bonne santé de leur enfant à naître. Il est important que les tests de dépistage et de diagnostic utilisés soient précis et sûrs et qu'ils puissent être effectués suffisamment tôt au cours de la grossesse afin de leur permettre de choisir d'interrompre la grossesse. L'amniocentèse du deuxième trimestre est le plus souvent utilisée à environ 16 semaines de grossesse. On insère une aiguille à travers la paroi abdominale dans l'utérus pour ponctionner du liquide amniotique. L'amniocentèse précoce ou le prélèvement de villosités choriales (PVC) pour prélever du tissu placentaire peuvent être pratiqués avant 15 semaines. On utilise une approche soit transabdominale soit vaginale (transcervicale) pour le PVC.

Nous avons identifié un total de 16 essais contrôlés randomisés pour la revue. Une étude portant sur 4 606 femmes dans une population à faible risque a constaté qu'une amniocentèse au deuxième trimestre avait augmenté les fausses couches spontanées, 2,1 % contre 1,3 % en l'absence d'intervention.

L'amniocentèse précoce n'était pas une alternative précoce sûre à l'amniocentèse du deuxième trimestre en raison de l'augmentation des fausses couches et d'une incidence plus forte de pied déformé ou pied bot. En outre, elle est techniquement plus exigeante et implique un plus grand nombre d'insertions d'aiguille, d'échecs à l'obtention des échantillons, et de faux négatifs.

Le PVC par voie transcervicale a aussi augmenté le risque pour toute la grossesse comparé à une amniocentèse du deuxième trimestre, surtout en raison des fausses couches spontanées. Le PVC par voie transabdominale peut s'avérer plus sûr que par la voie transcervicale, mais les données sont limitées. Le PVC par voie transcervicale est également techniquement plus exigeant que le PVC par voie transabdominale, avec davantage d'échecs à l'obtention des échantillons et davantage d'insertions de multiples aiguilles. Il est plus susceptible de provoquer des saignements vaginaux immédiatement après la procédure, chez environ 10 % de femmes.

Conclusions des auteurs: 

L'amniocentèse du deuxième trimestre est plus sûre que l'amniocentèse précoce ou le PVC par voie transcervicale, et est la procédure de choix pour les tests du deuxième trimestre. Le PVC par voie transabdominale devrait être considéré comme la procédure de premier choix lorsque les tests sont effectués avant les 15 semaines de gestation. La précision diagnostique des différentes méthodes n'a pas pu être évaluée correctement en raison de données incomplètes sur le caryotype dans la plupart des études.

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Contexte: 

Un inconvénient majeur de l'amniocentèse du deuxième trimestre est que les résultats ne sont disponibles que relativement tard pendant la grossesse (après 16 semaines de gestation). Le prélèvement de villosités choriales (PVC) et l'amniocentèse précoce peuvent être effectués au cours du premier trimestre de grossesse et offrent une alternative bien plus tôt.

Objectifs: 

Évaluer la sécurité et la précision comparatives de l'amniocentèse du deuxième trimestre, de l'amniocentèse précoce, et du PVC par voie transcervicale et par voie transabdominale.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (janvier 2008).

Critères de sélection: 

Tous les essais randomisés comparant l'amniocentèse et le PVC soit par voie transcervicale soit par voie transabdominale.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué l'éligibilité et la qualité méthodologique des essais et ont extrait les données.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus un total de 16 études randomisées.

Une étude dans une population à faible risque (N = 4 606) ayant une prédisposition aux fausses couches autour de 2 % a découvert qu'une amniocentèse au deuxième trimestre augmente encore le nombre total des fausses couches de 1 %. Cette différence n'a pas atteint de signification statistique et les intervalles de confiance (IC) autour de ce risque accru étaient relativement grands (risque relatif (RR) 1,41 ; IC à 95 % 0,99 à 2,00). Dans cette même étude, comparée à l'absence d'intervention, l'augmentation des fausses couches spontanées suite à une amniocentèse du deuxième trimestre était statistiquement significative (2,1 % contre 1,3 % ; RR 1,60 ; IC à 95 % 1,02 à 2,52).

L'amniocentèse précoce n'est pas une alternative précoce sûre à l'amniocentèse du deuxième trimestre en raison de l'augmentation des fausses couches (7,6 % contre 5,9 % ; RR 1,29 ; IC à 95 % 1,03 à 1,61) et d'une incidence plus forte de pied bot comparée au PVC (RR 4,61 ; IC à 95 % 1,82 à 11,66).

Comparé à l'amniocentèse du deuxième trimestre, le PVC par voie transcervicale comporte un risque plus élevé de fausse couche, même si les résultats sont très hétérogènes. Une étude a comparé le PVC par voie transabdominale à l'amniocentèse du deuxième trimestre et n'a trouvé aucune différence significative dans le nombre total de fausses couches entre les deux procédures.

Le PVC par voie transcervicale est également techniquement plus exigeant que le PVC par voie transabdominale, avec davantage d'échecs à l'obtention des échantillons et davantage d'insertions de multiples aiguilles. Toutefois, les résultats relatifs aux fausses couches comparatives entre le PVC par voie transabdominale et par voie transcervicale ne sont pas concluants, avec une hétérogénéité significative entre les études.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.