Les antagonistes des opiacés, tels que la naltréxone, aident-ils à arrêter de fumer ?

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Si la thérapie de substitution nicotinique et certains antidépresseurs aident à arrêter de fumer, leur effet global est faible, car la dépendance à la nicotine implique de nombreux facteurs, notamment le comportement acquis, le contexte social et les effets de différents médicaments. La naltréxone est un médicament à action prolongée (un antagoniste des opiacés) qui émousse les effets des narcotiques, tels que l'héroïne et la morphine et pourrait aider à réduire la dépendance à la nicotine en bloquant certains des effets de renforcement du tabagisme. Notre revue a découvert que les preuves étaient insuffisantes (avec quatre essais portant sur 582 fumeurs) pour montrer l'effet des antagonistes des opiacés, tels que la naltréxone, sur le sevrage tabagique. Les effets de certains antagonistes des opiacés (par ex. la naltréxone, la naloxone : 13 essais établis sur 455 fumeurs) portant sur les symptômes de sevrage et les effets agréables du tabagisme n'ont pas apporté de résultats significatifs.

Conclusions des auteurs: 

Les données limitées issues de quatre essais ne permettent pas de confirmer ou de réfuter le fait que la naltréxone aide les personnes qui fument à se sevrer. Les intervalles de confiance sont compatibles à la fois avec un bénéfice cliniquement significatif et de possibles effets négatifs de la naltréxone pour promouvoir l'abstinence. Des données d'essais de plus grande taille sur la naltréxone sont nécessaires pour régler la question de son efficacité pour le sevrage tabagique.

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Contexte: 

Les propriétés de renforcement de la nicotine peuvent être induites par la libération de différents neurotransmetteurs à la fois au niveau central et systémique. Les personnes qui fument signalent des effets positifs, tels que le plaisir, l'excitation et la détente, ainsi qu'un soulagement de l'affect négatif, de la tension et de l'anxiété. Les antagonistes des opiacés (narcotiques) intéressent particulièrement les chercheurs en tant qu'agents potentiels pour atténuer les effets de renforcement de la cigarette.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité des antagonistes des opiacés afin de promouvoir le sevrage tabagique à long terme. Les médicaments comprennent la naloxone et la naltréxone, un antagoniste des opiacés à action plus prolongée.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) afin de trouver des essais portant sur la naloxone, la naltréxone et d'autres antagonistes des opiacés, et avons réalisé une recherche supplémentaire dans MEDLINE en utilisant les termes « Narcotic antagonists » et smoking en juin 2009. Lorsque cela était possible, nous avons également contacté des chercheurs afin d'obtenir des informations sur les études non publiées.

Critères de sélection: 

Nous avons pris en compte les essais contrôlés randomisés comparant des antagonistes des opiacés à un placebo ou à un autre traitement de référence pour le sevrage tabagique. Nous n'avons inclus dans la méta-analyse que les essais qui fournissaient des données concernant l'abstinence sur une période minimale de six mois. Nous avons également examiné, à des fins descriptives, les résultats d'études de laboratoire à court terme sur les antagonistes des opiacés conçues pour évaluer les variables psychobiologiques associées au tabagisme.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons extrait les données présentes en double sur le type de population d'étude, la nature du traitement médicamenteux, les mesures des critères de jugement, la méthode de randomisation et la réalisation du suivi. La principale mesure de critère de jugement était l'abstinence tabagique, vérifiée à la cotinine ou au monoxyde de carbone, après au moins six mois de suivi chez des patients fumeurs au départ. Lorsque c'était approprié, nous avons effectué une méta-analyse au moyen d'un modèle à effets fixes (rapports de cotes de Mantel-Haenszel).

Résultats principaux: 

Quatre essais portant sur la naltréxone ont répondu aux critères d'inclusion pour les méta-analyses du sevrage à long terme. Les quatre essais n'ont pas détecté de différence significative du taux de sevrage entre la naltréxone et un placebo. Dans une analyse combinée, aucun effet significatif de la naltréxone sur l'abstinence à long terme n'a été observé et les intervalles de confiance étaient larges (rapport de cotes 1,26, intervalle de confiance à 95 % 0,80 à 2,01). Aucun essai portant sur la naloxone ou la buprénorphine n'a indiqué de suivi à long terme.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.