Traitement pour la psychose amphétaminique

Une minorité d'individus consommant des amphétamines développent une véritable psychose nécessitant une prise en charge dans des services d'urgence ou des hôpitaux psychiatriques. Dans une telle situation, les symptômes de la psychose amphétaminique comprennent couramment des délires paranoïdes et des délires de persécution, ainsi que des hallucinations auditives et visuelles en cas d'agitation extrême. Il est plus courant (environ 18 %) que les grands consommateurs d'amphétamines indiquent des symptômes psychotiques qui soient infracliniques et ne nécessitent pas une intervention de grande intensité. Les rapports cliniques suggèrent que le développement d'une psychose amphétaminique et de symptômes psychotiques infracliniques est lié aux antécédents de consommation d'amphétamines des individus, c'est-à-dire à la quantité cumulée et à la fréquence d'exposition aux amphétamines. Dans l'un des seuls essais randomisés portant sur des médicaments antipsychotiques pour traiter la psychose amphétaminique, Leelahanaj (2005) a indiqué que l'olanzapine et le halopéridol administrés à des doses cliniquement pertinentes démontraient une efficacité semblable pour réduire les symptômes psychotiques (93 % et 79 %, respectivement), l'olanzapine démontrant une sécurité et une tolérabilité significativement supérieures par rapport à l'halopéridol, ainsi que mesuré par la fréquence et la gravité des symptômes extrapyramidaux. Ces critères d'évaluation sont cohérents avec les traitements de la schizophrénie indiquant une efficacité équivalente entre les antipsychotiques atypiques et les antipsychotiques conventionnels, principalement l'halopéridol avec des médicaments plus anciens provoquant des effets secondaires plus graves (Leucht 1999). Si les médicaments antipsychotiques démontrent une efficacité pour apporter un soulagement à court terme lorsqu'un grand consommateur d'amphétamines est psychotique, il n'existe pas de preuves permettant d'orienter les décisions concernant les soins cliniques à long terme utilisant ces médicaments pour prévenir une rechute psychotique.

Conclusions des auteurs: 

Seul un ECR de traitement de la psychose amphétaminique a été publié. Les résultats de cet essai indiquent que les médicaments antipsychotiques réduisent efficacement les symptômes de la psychose amphétaminique et le médicament de dernière génération, plus onéreux, l'olanzapine, démontre une tolérabilité significativement supérieure à celle du médicament moins coûteux, couramment utilisé, l'halopéridol.

Deux études n'ont pas répondu aux critères d'inclusion pour cette revue. Les résultats de ces deux études montrent que l'agitation et certains symptômes psychotiques peuvent être réduits en une heure après injection d'antipsychotiques.

On ignore encore si ces preuves limitées peuvent être appliquées aux patients atteints de psychose amphétaminique.

Les médicaments qui doivent faire l'objet de recherches supplémentaires sont les antipsychotiques conventionnels, les antipsychotiques plus récents et les benzodiazépines. Cependant, des études naturalistes des symptômes de la psychose amphétaminique et de la prévalence de la rechute psychotique en présence d'amphétamine sont également cruciales pour conseiller le développement de plans d'étude adaptés à des études de traitement supplémentaires pour la psychose amphétaminique.

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Contexte: 

Les consommateurs chroniques d'amphétamines peuvent être victimes de paranoïa et d'hallucination. On pense depuis longtemps que les antagonistes de la dopamine, tels que la chlorpromazine, l'halopéridol et la thioridazine, sont efficaces pour le traitement de la psychose amphétaminique.

Objectifs: 

Evaluer les risques, les bénéfices et les coûts des traitements de la psychose amphétaminique.

Stratégie de recherche documentaire: 

MEDLINE (de 1966 à 2007), EMBASE (de 1980 à 2007), CINAHL (de 1982 à 2007), PsycINFO (de 1806 à 2007), CENTRAL (Cochrane Library 2008 numéro 1), bibliographies des articles obtenus.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés et essais cliniques (ECR, ECC) évaluant les traitements (seuls ou combinés) pour les personnes atteintes de psychose amphétaminique.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué et extrait les données de manière indépendante. Les données dichotomiques ont été extraites en intention de traiter où les sorties d'étude étaient considérées comme des participants présentant les pires critères de jugement. Le Risque Relatif (RR) avec l'intervalle de confiance (IC) à 95 % a été utilisé pour évaluer les données dichotomiques. La Différence Moyenne Standardisée (DMS) avec un IC à 95 % a été utilisée pour évaluer les données continues.

Résultats principaux: 

Les recherches globales ont trouvé un essai contrôlé randomisé portant sur le traitement de la psychose amphétaminique remplissant les critères de prise en compte des études. L'étude impliquait 58 participants et comparait l'efficacité et la tolérabilité de deux médicaments antipsychotiques, l'olanzapine (un antipsychotique récent) et l'halopéridol (un médicament antipsychotique utilisé couramment, servant de médicament témoin), pour traiter la psychose induite par les amphétamines. Les résultats montrent que l'olanzapine et l'halopéridol à des doses cliniquement pertinentes étaient efficaces pour résorber les symptômes psychotiques, l'olanzapine démontrant une sécurité et une tolérabilité significativement supérieures à celles du témoin d'halopéridol, ainsi que mesuré par la fréquence et la gravité des symptômes extrapyramidaux.

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