La chirurgie laparoscopique à travers l'abdomen pour traiter l'incontinence urinaire chez la femme

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L'incontinence urinaire est un problème fréquent et souvent invalidant pour de nombreuses femmes. Environ 1/3 des femmes en âge d'avoir des enfants présentent une incontinence à l'effort physique ou lorsqu'elles toussent, rient ou éternuent. Lorsque cette incontinence "liée au stress" persiste malgré un traitement non chirurgical, la chirurgie est souvent recommandée.

La colposuspension laparoscopique est une intervention au cours de laquelle une petite incision est réalisée dans l'abdomen afin de maintenir et soutenir les tissus situés autour du col de la vessie. Les femmes récupèrent plus rapidement d'une colposuspension laparoscopique réalisée pour traiter l'incontinence urinaire qu'avec une chirurgie ouverte traditionnelle, avec une amélioration initiale similaire. Les taux de réussite à long terme peuvent diminuer mais cela est incertain. Pour autant, lorsque la colposuspension laparoscopique est comparée à des procédures plus récentes de fronde 'auto-fixante', il semble que sur le court terme les procédures avec fronde offre des bénéfices plus importants que des techniques avec accès minimal, avec des taux de guérison similaires, voire plus élevés.

La revue des essais a démontré que la colposuspension traditionnelle et les nouvelles frondes 'auto-fixantes' avaient des résultats techniquement meilleurs sur le court terme par rapport à la colposuspension laparoscopique. Toutefois, l'expérience d'amélioration des femmes, à la fois sur le court et le long terme, était similaire pour chaque type d'intervention. L'utilisation de deux agrafes pour les colposuspensions laparoscopiques était meilleure qu'une seule suture ou l'utilisation d'un filet. Une tendance a été observée, avec de meilleurs résultats en faveur de l'intervention laparoscopique par rapport à la chirurgie ouverte, comme moins de douleur post-opératoire, une hospitalisation plus courte, un retour plus rapide aux activités normales et une durée plus courte de la cathétérisation. Lorsque la technique laparoscopique était comparée à des procédures de fronde vaginale plus récentes, toutes les tendances sus-mentionnées étaient en faveur de la procédure avec fronde.

La valeur de la revue est limitée par la taille et la qualité des essais et le peu de données sur les résultats à long terme.

Conclusions des auteurs: 

Les données actuellement disponibles suggèrent que la colposuspension laparoscopique peut être aussi bien qu'une colposuspension ouverte, deux ans après l'intervention chirurgicale. Pour autant, les nouvelles procédures de fronde vaginale semblent offrir des avantages encore plus nombreux, de meilleurs résultats objectifs sur le court terme et des résultats subjectifs similaires sur le long terme. Si une colposuspension laparoscopiques est réalisée, l'utilisation de deux sutures paravaginales semble être la méthode la plus efficace. La place de la colposuspension laparoscopique dans la pratique clinique devrait être plus claire lorsqu'il y aura plus de données disponibles décrivant les résultats à long terme.

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Contexte: 

La colposuspension laparoscopique était l'une des premières opérations avec accès minimal pour traiter les femmes souffrant d'incontinence urinaire, avec les avantages présumés d'éviter des incisions importantes, une hospitalisation plus courte et un retour plus rapide aux activités normales.

Objectifs: 

Déterminer les effets de la colposuspension laparoscopique sur l'incontinence urinaire.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre d’essais du groupe Cochrane sur l’incontinence (consulté le 02.07.09). Les essais supplémentaires ont été cherchés dans d'autres sources et les auteurs ont été contactés pour connaître les données et les essais non publiés.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés portant sur des femmes présentant un diagnostic symptomatique ou urodynamique d'incontinence urinaire liée au stress ou mixte qui comprenaient une chirurgie laparoscopique dans au moins un bras des études.

Recueil et analyse des données: 

Les auteurs ont évalué la qualité méthodologique des essais et leur pertinence à l'inclusion dans la revue. Les données ont été extraites par deux des auteurs et vérifiées par un autre. Le cas échéant, une statistique récapitulative a été calculée.

Résultats principaux: 

Vingt deux essais éligibles ont été identifiés. Dix comparaient l'intervention laparoscopique à la colposuspension ouverte. Bien que l'impression de guérison subjective des femmes semblait être similaire pour les deux procédures, dans le suivi à court et moyen terme, il a été constaté des preuves de résultats moins bons avec la colposuspension laparoscopique au niveau des résultats objectifs. Les tendances observées allaient vers moins de complications péri-opératoires, moins de douleur post-opératoire et une hospitalisation plus courte par rapport à la colposuspension ouverte, la colposuspension laparoscopique étant toutefois plus couteuse.

Huit études comparaient la colposuspension laparoscopique aux nouvelles frondes vaginales 'auto-fixantes'. Il n'a été constaté aucune différence significative dans les taux de guérison subjective à court et long terme entre les deux procédures mais les taux de guérison objective à 18 mois étaient en faveur des frondes. Aucune différence significative n'a été observée pour le dysfonctionnement des voies urinaires en post-opératoire et les complications péri-opératoires. La colposuspension laparoscopique avait des durées d'opération et d'hospitalisation bien plus longues.

Il a été constaté des taux de guérison à un an, subjectif et objectif, bien plus élevés chez les femmes randomisées avec deux sutures paravaginales par rapport à une seule suture dans un essai ; trois études comparaient le sutures à un filet et aux agrafes pour la colposuspension laparoscopiques et ont montré une tendance en faveur de l'utilisation des sutures.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.