Les preuves sont insuffisantes pour affirmer que la radiothérapie est aussi efficace que la chirurgie pour traiter les ganglions inguinaux dans le cancer précoce de la vulve.

Le cancer de la vulve est une maladie qui affecte principalement les femmes âgées. La chirurgie implique l'ablation de la tumeur et des ganglions lymphatiques environnants et est parfois suivie d'une radiothérapie. Bien que les taux de survie soient élevés lorsque la tumeur est identifiée à temps, l'ablation des ganglions lymphatiques entraîne un œdème (gonflement), en particulier dans les jambes. Les problèmes psychosexuels et de cicatrisation de la plaie sont également fréquents. Bien que la radiothérapie puisse être efficace à court terme, les preuves issues d'essais sont insuffisantes pour affirmer qu'elle est aussi efficace que la chirurgie pour prévenir la reprise de la croissance tumorale dans les ganglions lymphatiques de l'aine.

Conclusions des auteurs: 

La radiothérapie inguinale primaire entraîne moins de morbidité mais pourrait être associée à un risque accru de récidive inguinale et à une réduction de la survie par rapport à la chirurgie. Compte tenu de l'effectif réduit de cet essai et des critiques relatives à la profondeur de la radiothérapie appliquée, il serait souhaitable que ces résultats soient corroborés par des ECR à plus grande échelle utilisant une méthode de radiothérapie standardisée. Néanmoins, en attendant des preuves plus concluantes, la chirurgie devrait être considérée comme le traitement de premier choix des ganglions inguinaux chez les femmes atteintes de cancer de la vulve. Les patientes qui ne sont pas physiquement capables de supporter la chirurgie pourraient recevoir une radiothérapie primaire.

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Contexte: 

Malgré les changements techniques apportés, la chirurgie du cancer de la vulve reste associée à une morbidité élevée principalement liée à la dissection inguinale. On pense que la radiothérapie inguinale primaire pourrait entraîner une morbidité inférieure. Néanmoins, les études évaluant l'efficacité de la radiothérapie inguinale primaire en termes de récidives inguinales et de survie rapportent des résultats contradictoires.

Objectifs: 

Déterminer si la radiothérapie primaire des ganglions lymphatiques inguinaux et fémoraux est aussi sûre et efficace que la chirurgie dans le cancer précoce de la vulve.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE et EMBASE de 1966 à juillet 2010.

Critères de sélection: 

Nous avons sélectionné les essais cliniques randomisés (ECR) comparant une lymphadénectomie inguinale et fémorale à une radiothérapie primaire des ganglions lymphatiques inguinaux et fémoraux chez des patientes atteintes de cancer épidermoïde précoce de la vulve.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs ont évalué la qualité des études et extrait les données de manière indépendante. Les critères de jugement principaux étaient l'incidence des récidives inguinales, la survie des patientes et la morbidité.

Résultats principaux: 

La mise à jour de la recherche n'a pas permis d'identifier d'autres ECR. Sur les douze articles identifiés, un seul remplissait les critères de sélection. Ce petit ECR portant sur 52 femmes rapportait une tendance à la hausse des taux de récidive inguinale (risque relatif (RR) de 10,21, intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,59 et 175,78), des taux inférieurs de survie spécifique à la maladie (RR de 3,70, IC à 95 %, entre 0,87 et 15,80), moins de lymphœdèmes (RR de 0,06, IC à 95 %, entre 0,00 et 1,03) et moins de complications cardio-vasculaires pouvant engager le pronostic vital (RR de 0,08, IC à 95 %, entre 0,00 et 1,45) dans le groupe de la radiothérapie. La chirurgie primaire était associée à un séjour à l'hôpital plus long qu'avec l'irradiation inguinale primaire (RR de 0,28, IC à 95 %, entre 0,13 et 0,58).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.