Greffes de peau pour améliorer la cicatrisation des ulcères de jambe

Environ 1 % des personnes vivant dans les pays industrialisés ont un ulcère à la jambe à un moment donné, principalement causé par une mauvaise circulation sanguine des jambes vers le cœur. Les greffes de peau, utilisant soit la propre peau du patient, soit une peau artificielle soit la peau/les cellules d'un donneur, ont été évaluées pour déterminer si elles améliorent la cicatrisation des ulcères. Cette revue d'essais a trouvé des preuves attestant que la peau synthétisée à l'aide de tissus composée de deux couches augmente les chances de cicatrisation. Les preuves étaient insuffisantes pour recommander un quelconque autre type de greffe, et des recherches complémentaires sont nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

La peau artificielle à deux couches, utilisée conjointement avec des bandages de contention, améliore la cicatrisation des ulcères veineux par rapport à un pansement simple associé à une contention. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les autres formes de greffes de peau améliorent la cicatrisation des ulcères.

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Contexte: 

L'ulcération veineuse de la jambe est une affection récurrente, chronique et invalidante. Elle affecte jusqu'à une personne sur 100 à un moment donné de sa vie. Les traitements standard sont les pansements simples et les bandages ou bas de contention. Parfois, malgré le traitement, les ulcères restent ouverts pendant des mois ou des années. Parfois des greffes de peau sont utilisées pour stimuler la cicatrisation. Celles-ci peuvent être prélevées, ou cultivées pour former un pansement, sur la propre peau saine du patient (autogreffes), ou appliquées sous la forme d'une feuille de peau produite par bioingéniérie à partir des cellules d'un donneur (allogreffe). La peau préservée provenant d'autres animaux, tels que les cochons, a également été utilisée (xénogreffes).

Objectifs: 

Évaluer l’effet des greffes de peau sur le traitement des ulcères de jambe veineux.

Stratégie de recherche documentaire: 

Pour cette mise à jour, nous avons modifié les stratégies de recherche et effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions (recherche effectuée le 27 juillet 2012), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2012, numéro 7), Ovid MEDLINE (de 2008 à la 3ème semaine de juillet 2012), Ovid MEDLINE (In-Process & Other Non-Indexed Citations, le 26 juillet 2012), Ovid EMBASE (de 2008 à la 29ème semaine de 2012) et EBSCO CINAHL (de 2008 au 26 juillet 2012). Nous n’avons appliqué aucune restriction concernant la date ou la langue.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés (ECR) sur les greffes de peau dans le traitement des ulcères de jambe veineux.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de revue ont entrepris l'extraction des données et l'évaluation de la qualité des essais de manière indépendante.

Résultats principaux: 

Pour cette mise à jour de la revue, nous avons identifié un nouvel essai, portant le total à 17 essais (1 034 participants) - tous présentant généralement un risque de biais modéré ou élevé. Dans 12 essais, les participants recevaient également des bandages de contention.

Onze essais comparaient une greffe à des soins standard dans lesquels aucune greffe n'était utilisée. Deux de ces essais (102 participants) comparaient un pansement à une autogreffe ; trois essais (80 participants) comparaient des allogreffes congelées à des pansements, et deux essais (45 participants) comparaient des allogreffes fraîches à des pansements. Deux essais (345 participants) comparaient une peau synthétisée à l'aide de tissus (peau artificielle à deux couches) à un pansement. Dans deux essais (97 participants), le remplacement d'une seule couche de peau était comparé aux soins standard.

Six essais comparaient les techniques de greffe de peau alternatives. Le premier essai (92 participants) comparait des autogreffes à une allogreffe congelée, un second (51 participants) comparait une greffe de Davis (autogreffe) à un derme porcin (xénogreffe), le troisième (110 participants) comparait des kératinocytes et des fibroblastes humains dont la croissance avait été arrêtée à un placebo, le quatrième (10 participants) comparait une autogreffe délivrée sur des tampons porcins à une autogreffe délivrée sur des microbilles de gélatine porcine, le cinquième essai (92 participants) comparait une greffe en filet à une autogreffe de kératinocytes issus d'une culture, et le sixième essai (50 participants) comparait une allogreffe congelée de kératinocytes à des allogreffes lyophilisées de kératinocytes.

Un nombre significativement plus important d'ulcères cicatrisaient lorsqu'ils étaient traités à l'aide d'une peau artificielle à deux couches plutôt qu'à l'aide de pansements. Les preuves issues des autres essais étaient insuffisantes pour déterminer si les autres types de greffe de peau amélioraient la cicatrisation des ulcères veineux.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.