Bêta2-agonistes en cas de toux aiguë ou de diagnostic clinique de bronchite aiguë

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe aucune preuve favorable à l'utilisation de bêta2-agonistes chez les enfants atteints de toux aiguë ne présentant aucun signe d'obstruction des voies respiratoires. De même, peu de preuves indiquent que l'utilisation systématique de bêta2-agonistes soit utile pour les adultes atteints de toux aiguë. Ces médicaments pourraient atténuer les symptômes, notamment la toux, chez les personnes présentant des signes d'obstruction des voies respiratoires. Toutefois, ce bénéfice potentiel n'est pas bien étayé par les données disponibles et doit être mis en balance avec les effets indésirables associés à leur utilisation.

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Contexte: 

Le diagnostic de la bronchite aiguë repose sur une base clinique et une variété de définitions cliniques ont été utilisées. Il n'existe pas de traitement clairement efficace contre la toux dans la bronchite aiguë. Les bêta2-agonistes sont souvent prescrits, probablement parce que les praticiens supposent que de nombreux patients souffrent également d'une obstruction des voies respiratoires réversible (comme c'est le cas dans l'asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)) contribuant aux symptômes.

Objectifs: 

Déterminer si les bêta2-agonistes atténuent les symptômes de la bronchite aiguë chez les personnes ne souffrant pas d'une maladie pulmonaire sous-jacente (comme l'asthme, la BPCO ou la fibrose pulmonaire).

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) 2015, numéro 5, MEDLINE (de janvier 1966 à mai 2015), EMBASE (de 1974 à mai 2015), Web of Science (de 2011 à mai 2015) et LILACS (de 1982 à mai 2015).

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés (ECR) dans lesquels des personnes (adultes ou enfants de plus de deux ans) atteintes d'une bronchite aiguë ou d'une toux aiguë et sans maladie pulmonaire connue étaient placées sous bêta2-agonistes contre placebo, l'absence de traitement ou un traitement alternatif.

Recueil et analyse des données: 

Trois auteurs de la revue ont, de manière indépendante, sélectionné les critères d'évaluation et extrait les données, sans avoir connaissance des résultats des études. Deux auteurs ont évalué, toujours de manière indépendante, le risque de biais de chaque essai. Les essais portant sur des adultes et ceux portant sur des enfants ont été analysés séparément.

Résultats principaux: 

Deux essais de qualité modérée menés auprès d'enfants (n = 134) ne présentant aucun signe d'obstruction des voies respiratoires n'ont constaté aucun bénéfice des bêta-2 agonistes par voie orale. Cinq essais impliquant des adultes (n = 418) ont obtenu des résultats mitigés mais, dans l'ensemble, le résumé des statistiques n'indique aucun bénéfice significatif des bêta2-agonistes par voie orale (trois essais) ou inhalés (deux essais). Trois études d'un faible niveau de preuve n'ont démontré aucune différence significative dans les scores quotidiens de la toux, ni dans le pourcentage d'adultes dont la toux persistait après sept jours (groupe témoin 71 %; risque relatif (RR) de 0,86 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,63 à 1,18 ; 220 participants). Dans un essai, les sous-groupes présentant des signes d'obstruction des voies repsiratoires obtenaient des scores de symptômes plus faibles s'ils étaient placés sous bêta2-agonistes. Les essais ayant constaté une guérison plus rapide de la toux avec les bêta2-agonistes étaient ceux qui comprenaient au départ une proportion plus élevée de personnes souffrant d'une respiration sifflante. Des preuves de faible qualité suggèrent que les adultes recevant des bêta2-agonistes étaient plus susceptibles de ressentir des tremblements ou de la nervosité (RR 7,94 ; IC à 95 % de 1,17 à 53,94 ; 211 participants ; nombre de patients à traiter pour observer un effet indésirable supplémentaire (NNN) 2).

Notes de traduction: 

Traduction : Cochrane France

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.