Crèmes, lotions et gels (traitements topiques) contre les infections fungiques de la peau et des ongles du pied

Nous avons trouvé de nombreuses preuves montrant que les infections fungiques cutanées des pieds (pied d'athlète ou intertrigo des orteils) sont traitées efficacement par des crèmes, des lotions et des gels antifongiques topiques vendus sans ordonnance. La terbinafine est l'agent topique le plus efficace. D'autres agents topiques comme les azolés, le ciclopiroxolamine, la buténafine, le tolnaftate et l'undecanoate sont également efficaces pour le traitement du pied d'athlète.

Les preuves concernant des traitements topiques pour la prise en charge d'infections dermatophytiques des ongles des orteils étaient plus rares et les études sont de petite taille. Certains résultats indiquent que la ciclopiroxolamine et la buténafine sont efficaces, mais ces deux agents doivent être appliqués quotidiennement pendant des périodes prolongées (au moins un an).

Conclusions des auteurs: 

Des essais contrôlés contre placebo sur les allylamines et les azoles pour les pieds d'athlète donnent constamment des pourcentages de guérison plus élevés que le placebo. Les allylamines guérissent légèrement plus d'infections que les azolés et sont aujourd'hui disponibles sans ordonnance. Des recherches plus poussées concernant l'efficacité d'agents antifongiques pour les infections des ongles sont nécessaires.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Les mycoses des pieds surviennent généralement sur la couche la plus extérieure de la peau (épiderme). La peau entre les orteils est un site fréquent d'infection qui peut entraîner douleur et démangeaisons. Les infections fungiques de l'ongle (onychomycose) peuvent toucher tout l'ongle.

Objectifs: 

Évaluer les effets des traitements topiques en termes d’efficacité (taux d'échec du traitement) de traitement des infections fungiques de la peau des pieds et des ongles et en termes de prévention des récidives

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du Cochrane skin group (janvier 2005), le registre Cochrane central des essais contrôlés (la librairie Cochrane numéro 1, 2005), MEDLINE et EMBASE (du début, jusqu'en janvier 2005). Nous avons examiné le Science Citation Index, BIOSIS, CAB - Health and Healthstar, CINAHL DARE, NHS Economic Evaluation Database et EconLit (mars 2005). Nous avons consulté les bibliographies.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés (ECR) incluant des participants atteints de infections fungiques avérées de la peau et des ongles du pied.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont résumé indépendamment les essais inclus et évalué leur qualité de reporting selon un outil d'extraction de données structuré.

Résultats principaux: 

Sur les 144 essais trouvés, 67 ont satisfait aux critères d’inclusion. Les essais contrôlés contre placebo ont donné les risques relatifs (RR) combinés suivants concernant l'échec du traitement des infections cutanées : allylamines RR 0,33 (IC à 95% entre 0,24 et 0,44) ; azoles RR 0,30 (IC à 95% entre 0,20 et 0,45) ; ciclopiroxolamine RR 0,27 (IC à 95% entre 0,11 et 0,66) ; tolnaftate RR 0,19 (IC à 95% entre 0,08 et 0,44) ; buténafine RR 0,33 (IC à 95% entre 0,24 et 0,45) ; undecanoates RR 0,29 (IC à 95% entre 0,12 et 0,70) ; Une méta-analyse de 11 essais comparant les allylamines et les azolés a montré un risque relatif d'échec du traitement de 0,63 (IC à 95% entre 0,42 et 0,94) en faveur des allylamines. Les preuves concernant l'efficacité des traitements topiques contre les mycoses des ongles des orteils sont plus rares. Certaines preuves indiquent que la ciclopiroxolamine et la buténafine sont efficaces, mais ces deux agents doivent être appliqués quotidiennement pendant des périodes prolongées (au moins un an). Les six essais sur les infections des ongles ont fourni des preuves indiquant que la ciclopiroxolamine topique présente des taux de guérison faibles et que l'amorolfine pourrait être légèrement plus efficace, mais des recherches plus poussées sont nécessaires.

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.