Kétotifène seul ou comme traitement supplémentaire pour le contrôle de l'asthme et de la respiration sifflante à long terme chez l'enfant

Les enfants asthmatiques ont parfois du mal à utiliser des traitements inhalés, et des traitements par voie orale tels que le kétotifène (un antihistaminique) peuvent être utilisés pour les aider à contrôler leurs symptômes. Cette revue indique que les symptômes asthmatiques légers étaient bien contrôlés dans les études d'une durée comprise entre 4 et 32 semaines, avec une diminution du recours au bronchodilatateur et aux stéroïdes oraux de secours et une réduction des exacerbations, et que les médecins, les parents et les enfants percevaient clairement l'efficacité du traitement.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves issues d'essais contrôlés randomisés indiquent que le kétotifène seul ou combiné à d'autres co-interventions améliore le contrôle de l'asthme et de la respiration sifflante chez les enfants souffrant d'asthme léger à modéré. En raison du pourcentage élevé d'enfants atopiques dans certains essais, il n'est pas certain que les résultats puissent être généralisés à tous les enfants asthmatiques. Les bénéfices sont obtenus au prix d'effets secondaires mineurs, à savoir une sédation et une prise de poids. La validité de cette conclusion est limitée par la faible qualité méthodologique des essais inclus.

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Contexte: 

Le kétotifène est un antihistaminique qui peut être utilisé dans le traitement de l'asthme. L'administration d'un traitement inhalé aux jeunes enfants étant parfois difficile, un agent oral tel que le kétotifène offre des avantages potentiels.

Objectifs: 

L'objectif de cette revue est de déterminer l'efficacité du kétotifène, seul ou combiné à d'autres co-interventions, pour contrôler l'asthme chez les enfants asthmatiques et/ou atteints de respiration sifflante et d'examiner son profil d'innocuité.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé des essais du groupe Cochrane sur les voies respiratoires, CENTRAL et les références bibliographiques des articles. La dernière recherche a été effectuée en mai 2010.

Critères de sélection: 

Il devait s'agir d'études cliniques contrôlées randomisées en double aveugle comparant le kétotifène par voie orale à un placebo chez des enfants asthmatiques et/ou atteints de respiration sifflante pendant au moins huit semaines à des doses d'au moins 1 mg par jour.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs ont sélectionné les essais, évalué la qualité et extrait les données de manière indépendante ; en cas de besoin, un troisième évaluateur a participé au processus de recherche de consensus.

Résultats principaux: 

Au total, 26 études pertinentes portant sur 1 826 participants ont été incluses dans cette revue. Les enfants étaient âgés de 4 mois à 18 ans et le kétotifène était administré pendant 10 à 32 semaines. Le pourcentage d'enfants capables de réduire ou d'arrêter le bronchodilatateur dans les 12-16 semaines de traitement était significativement plus élevé dans le groupe du kétotifène (risque relatif de 2,39, IC à 95 %, entre 1,64 et 3,48) sur la base de quatre essais ; ce résultat était statistiquement significatif dans un sous-groupe de deux essais présentant une méthode d'assignation en aveugle adéquate et bien décrite. Des effets bénéfiques statistiquement significatifs du kétotifène étaient également observés pour les critères de jugement secondaires suivants : efficacité évaluée par le médecin (10 essais) et les parents/patients (7 essais), score de symptômes de l'asthme (4 essais), exacerbations de l'asthme (2 essais) et réduction du recours aux stéroïdes oraux (4 essais). Néanmoins, les analyses de sous-groupes des essais présentant une méthode d'assignation en aveugle adéquate et bien décrite n'étaient significatives que pour le score de symptômes de l'asthme et non significatives pour les autres critères de jugement secondaires. Les effets secondaires rapportés étaient plus fréquents dans le groupe du kétotifène (sédation : 21 %, prise de poids : 27 %) que dans le groupe du placebo (sédation : 12 %, prise de poids : 17 %).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.