Immunothérapie aux allergènes pour le traitement de l'asthme chronique

L'injection d'allergènes sous la peau (immunothérapie spécifique aux allergènes) peut améliorer l'asthme, réduire la consommation de médicaments et améliorer la sensibilité pulmonaire mais entraîne un risque de réactions sévères.Les crises d'asthme peuvent être dues à des allergies, des pollens, la fumée du tabac ou la pollution de l'air et peuvent être mortelles.Un allergène est une substance qui déclenche une réaction allergique chez les personnes qui y sont sensibles. L'immunothérapie spécifique aux allergènes consiste à injecter des quantités croissantes d'allergène sous la peau. Elle est également connue sous le nom d'hyposensibilisation ou de désensibilisation et est associée à un risque de réactions allergiques sévères. La revue des essais montre que l'immunothérapie peut réduire les symptômes de l'asthme, le recours aux médicaments et le risque de crises d'asthme sévères lors d'une future exposition à l'allergène. Il se pourrait qu'elle soit aussi efficace que les corticoïdes inhalés. Il existe cependant un risque accru de grosseur au point d'injection, d'éruption cutanée, de respiration sifflante, de dyspnée et, très rarement, de réaction allergique mortelle.

Conclusions des auteurs: 

L'immunothérapie réduit les symptômes de l'asthme et le recours aux médicaments et améliore l'hyperréactivité bronchique. Un essai indiquait que l'ampleur du bénéfice pourrait être comparable à celui des corticoïdes inhalés. La possibilité d'effets indésirables locaux ou systémiques (tels qu'une anaphylaxie) doit être prise en compte.

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Contexte: 

L'immunothérapie spécifique aux allergènes a toujours été controversée dans le traitement de l'asthme. Même si des effets bénéfiques ont été démontrés pour des critères de jugement cliniquement pertinents dans des essais contrôlés randomisés, il existe tout de même un risque d'anaphylaxie sévère et parfois mortelle. Les recommandations des organismes professionnels varient, certains exprimant une acceptation prudente et d'autre opposant un rejet catégorique. Au vu de l'intérêt croissant que suscitent les nouvelles préparations d'allergènes et les nouveaux modes d'administration, cette revue systématique de l'immunothérapie spécifique aux allergènes dans le traitement de l'asthme a été mise à jour.

Objectifs: 

L'objectif de cette revue était d'évaluer les effets de l'immunothérapie spécifique aux allergènes dans le traitement de l'asthme.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur les voies respiratoires jusqu'en 2005, Dissertation Abstracts et Current Contents.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés utilisant différentes formes d'immunothérapies spécifiques aux allergènes dans le traitement de l'asthme et rapportant au moins un résultat clinique.

Recueil et analyse des données: 

Trois auteurs ont évalué l'éligibilité des études de manière indépendante. Deux auteurs ont évalué la qualité des études de manière indépendante.

Résultats principaux: 

Quatre-vingt-huit essais ont été inclus (13 nouveaux essais). 42 essais portaient sur une immunothérapie pour l'allergie aux acariens ; 27 pour l'allergie aux pollens ; 10 pour l'allergie aux squames d'animaux ; deux pour l'allergie à la moisissure Cladosporium, deux pour l'allergie au latex et six pour plusieurs allergènes. L'assignation secrète n'a été considérée comme clairement appropriée que dans 16 essais. Une hétérogénéité significative était observée pour plusieurs comparaisons. Dans l'ensemble, on observait une réduction significative des symptômes de l'asthme et de la prise de médicaments, et une amélioration de l'hyperréactivité bronchique après l'immunothérapie.Les scores de symptômes de l'asthme présentaient une amélioration significative (différence moyenne standardisée de 0,59, intervalle de confiance à 95 %, entre -0,83 et -0,35) et le nombre de sujets à traiter pour éviter une aggravation des symptômes de l'asthme était de 3 (IC à 95 %, entre 3 et 5).Dans l'ensemble, le nombre de sujets à traiter pour éviter une augmentation de la médication chez un patient était de 4 (IC à 95 %, entre 3 et 6). L'immunothérapie aux allergènes entraînait une réduction significative de l'hyperréactivité bronchique spécifique aux allergènes, avec une certaine réduction de l'hyperréactivité bronchique non spécifique. Aucun effet constant n'était observé sur la fonction pulmonaire. 16 patients devraient étaient traités à l'immunothérapie pour qu'un patient développe une réaction indésirable locale.Neuf patients devraient être traités à l'immunothérapie pour qu'un patient développe une réaction systémique (de tout niveau de gravité).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.