Chirurgie pour le traitement du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil

La chirurgie pour le traitement du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil vise à soulager l'obstruction en augmentant la taille des voies respiratoires dans la gorge, en contournant les voies aériennes ou en éliminant la lésion. Un nombre limité d'essais évaluant différentes techniques chirurgicales a été identifié. Les résultats des différents essais étaient contradictoires. Les éléments de preuve disponibles issus de ces petites études ne recommandent pas actuellement l'utilisation généralisée de la chirurgie chez les personnes souffrant de somnolence diurne légère à modérée associée à l'apnée du sommeil.

Conclusions des auteurs: 

Il existe aujourd'hui un petit nombre d'essais évaluant différentes techniques chirurgicales avec des comparateurs actifs et inactifs. Les études incluses dans la revue n'ont pas permis de démontrer des effets cohérents en faveur de la chirurgie et ne fournissent pas déléments de preuve convaincants permettant de recommander son utilisation dans le syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil. Les résultats à court-terme ne permettent pas d'identifier des candidats à la chirurgie. Un suivi à long terme des patients soumis à une correction chirurgicale de l'obstruction des voies respiratoires supérieures est nécessaire. Cela permettrait de déterminer si la chirurgie est une intervention curative ou s'il existe une tendance des signes et symptômes de l'apnée du sommeil à réapparaître, ce qui obligerait les patients à chercher dautres traitements pour l'apnée du sommeil.

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Contexte: 

Le syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) se caractérise par une diminution ou un arrêt périodique du flux respiratoire pendant le sommeil. Ce syndrome est associé à un fort ronflement, un sommeil interrompu et des apnées observées. La chirurgie pour le traitement du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil vise à soulager les symptômes de somnolence diurne, à améliorer la qualité de vie et à réduire les signes d'apnée du sommeil enregistrés par polysomnographie.

Objectifs: 

L'objectif de cette revue était d'évaluer les effets de tout type de chirurgie pour le traitement des symptômes du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil chez l'adulte.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires et les références bibliographiques des articles. Nous avons contacté des experts dans ce domaine, les sociétés savantes ainsi que d'autres groupes de revue Cochrane. Les recherches étaient à jour en juillet 2008.

Critères de sélection: 

Essais randomisés comparant toute intervention chirurgicale pour le syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil à d'autres interventions chirurgicales ou non chirurgicales, ou à l'absence d'intervention.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs ont évalué les résultats de la recherche bibliographique électronique afin d'identifier les études potentiellement pertinentes. Les caractéristiques des études répondant aux critères d'inclusion ont été extraites et saisies dans RevMan 5.

Résultats principaux: 

Douze études (709 participants) présentant des risques de biais variables remplissaient les critères d'inclusion. Les données de dix études étaient éligibles pour évaluation dans cette revue. Les participants recrutés dans ces études présentaient différents niveaux d'IAH mais tendaient à présenter une somnolence diurne modérée lorsque cela était mesuré. Les données n'ont pas pu être combinées. Uvulo-palato-pharyngoplastie (UPP) versus traitement conservateur (un essai) : ; Un score de symptômes non validé montrait des différences significatives intermittentes sur une période de suivi de 12 mois. Aucune différence pour les critères de jugement polysomnographiques (PSG) na été rapportée. Uvulo-palato-plastie assistée par laser (UPAL) versus traitement conservateur/placebo (deux essais) : Une étude portait sur une population mixte et les données séparées n'ont pas pu être obtenues pour cet essai. Dans l'autre étude, aucune différence significative dans les scores d'Epworth ou la qualité de vie n'a été retrouvée. Une différence significative en faveur de l'UPAL était rapportée pour l'index d'apnées-hypopnées (IAH) et la fréquence et l'intensité du ronflement. Implants palatins versus placebo (un essai) : les symptômes et l'IAH étaient inférieurs avec les implants palatins. UPAL versus réduction du volume des tissus par radiofréquence bipolaire (un essai) : les différences au sein des groupes de traitement étaient significatives pour les symptômes et l'IAH, mais les différences entre les groupes de traitement n'étaient pas disponibles. UPP versus appareil buccal (AB) (un essai) : l'IAH était significativement inférieur avec le traitement AB par rapport à l'UPP. Aucune différence significative n'était observée pour la qualité de vie. UPP versus pharyngoplastie latérale (PP latérale) (un essai) : aucune différence significative pour les scores d'Epworth, mais une réduction supérieure de l'IAH était rapportée avec la PP latérale. pharyngoplastie sphinctérienne (un essai) : Les deux interventions réduisaient l'IAH mais l'analyse statistique sur la différence entre les traitements n'était pas rapportée. avancement de la langue (ostéotomie mandibulaire) + PPP versus suspension de la langue + PPP (un essai) : il y avait une réduction significative des symptômes dans les deux groupes, mais aucune différence significative entre les deux types de chirurgies. Les complications rapportées avec toutes les techniques chirurgicales incluaient une régurgitation nasale, des douleurs et des saignements. Ces complications ne persistaient pas à long terme. Une étude supplémentaire a évalué les effets de quatre différentes techniques. Aucune donnée n'était disponible concernant les comparaisons entre les groupes. Lablation des tissus par radiofréquence multiniveaux avec contrôle de la température (ATRMCT) versus placebo et PPC (un essai) : Il y avait une amélioration pour les critères de jugement primaires et secondaires en faveur de lATRMCT par rapport au placebo, mais aucune différence en matière d'amélioration symptomatique par rapport à la PPC. Technique d'uvulo-palato-plastie assistée par radiofréquence versus technique de canalisation (un essai) : Les scores de dysphagie étaient plus faibles dans le groupe de la canalisation tout de suite après l'opération, mais à quatre mois, la différence n'était plus significative. Les scores de ronflement ne différaient pas lors du suivi à long terme. Le nombre de participants atteignant un IAH inférieur à 10 à quatre mois était légèrement supérieur avec l'UPAR par rapport à la technique de canalisation.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.