Or injectable pour traiter la polyarthrite rhumatoïde

L’or injectable est utilisé dans le traitement de différentes maladies depuis le 18ème siècle. Cette revue a inclus quatre essais et 415 patients. Chez les patients recevant des injections d’or le nombre d’articulations enflées était 30% inférieur par rapport aux patients sous placébo. Les analyses sanguines et les évaluations du patient et du médecin ont également été améliorées chez les patients traités par injections d’or. 22% des patients traités ont abandonné l’étude en raison de la toxicité contre 4% chez les patients sous placébo.

Bien que cette utilisation puisse être limitée par l’incidence de lésions graves, l’or injectable présente un avantage important du point de vue clinique et statistique pour le traitement à court terme des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.

Conclusions des auteurs: 

Bien que cette utilisation puisse être limitée en raison de l’incidence d’une toxicité grave, l’or injectable présente un avantage important, du point de vue clinique et statistique, en tant que traitement à court terme des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Les composés d’or sont utilisés dans le traitement de différentes maladies chez l'homme depuis le 18ème siècle (tuberculose, lupus vulgaris, endocardite bactérienne, etc.) cependant, au cours de la dernière décennie, l’utilisation d’or injectable pour traiter la polyarthrite rhumatoïde a décliné et son utilité clinique a été remise en question.

Objectifs: 

Évaluer l'avantage à court terme et le risque d'effets secondaires de l'or injectable pour traiter la polyarthrite rhumatoïde.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons réalisé une recherche dans le Registre Cochrane d’essais du groupe musculo-squelettique et dans MEDLINE jusqu’en juillet 1997, en utilisant la stratégie de recherche mise au point par Cochrane Collaboration (Dickersin 1994). La recherche a été complétée par une recherche bibliographique de la liste de référence des essais trouvés au moyen de la recherche électronique. De grands experts du domaine ont été contactés pour trouver d’autres articles publiés et non publiés.

Critères de sélection: 

Essais cliniques randomisés (ECR) comparant l’or injectable et le placébo chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.

Recueil et analyse des données: 

La qualité méthodologique des ECR a été évaluée par deux réviseurs (MS, BS) (kappa=1,0). Deux réviseurs ont extrait les mesures des résultats de la polyarthrite rhumatoïde des publications pour le critère d'évaluation du 6ème mois. Des données suffisantes ont été obtenues pour effectuer une analyse groupée du nombre d’articulations enflées, de l’évaluation globale du médecin, de l’évaluation globale du patient et de la vitesse de sédimentation (VS). Les résultats ont été analysés en tant que différences moyennes pondérées standardisées pour les articulations enflées et les évaluations globales et en tant que différences moyennes pondérées pour la VS. La toxicité a été évaluée avec des rapports des cotes groupés des abandons. L’hétérogénéité a été estimée via un test du chi-2. Des modèles à effets fixes ont été utilisés tout au long de l’étude.

Résultats principaux: 

Quatre essais et 415 patients ont été inclus. Un avantage statistiquement significatif a été observé pour l’or injectable par rapport au placébo. La différence pondérée standardisée (quantité d’effet) entre l’or et le placébo pour le nombre d’articulations enflées a été de -0,5, ce qui se traduit par une variation en pourcentage de 30% en faveur de l’or par rapport au placébo. Des différences statistiquement significatives ont également été observées pour la VS et les évaluations du patient et du médecin. Vingt-deux pour cent des patients traités ont abandonné l’étude en raison de la toxicité, contre 4% des patients du groupe contrôle (RC=3,9 – IC à 95% : 2,1 – 7,2).

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.