Hormone pulsatile de libération de gonadotrophine pour induction de l'ovulation en cas d'hypofertilité associée à un syndrome des ovaires polykystiques

Les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques ont des troubles menstruels provoqués par l'absence d'ovulation. Environ 20 % des femmes sous citrate de clomifène, la principale option de traitement, n'ovuleront pas. Ces femmes peuvent être traitées au moyen d'une intervention chirurgicale comme l'électrocoagulation laparoscopique des ovaires ou par induction de l'ovulation à l'aide d'une hormone libératrice de gonadotrophine(s) (GnRH). Dans un cycle menstruel normal, la GnRH est libérée à intervalle pulsatile régulier. Une pompe portative peut être utilisée pour imiter cette pulsation et aider ces femmes à ovuler et, espérons-le, à tomber enceinte. La revue d'essais n'a pas trouvé suffisamment de données pour montrer l'efficacité de la GnRH pulsatile chez les femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques.

Conclusions des auteurs: 

Les quatre essais décrivant quatre comparaisons différentes avec un court suivi (1 à 3 cycles) étaient trop petits pour prouver ou rejeter la valeur du traitement pulsatile de GnRH chez les patientes présentant un syndrome des ovaires polykystiques.

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Contexte: 

Dans des cycles menstruels normaux, la sécrétion de l'hormone libératrice de gonadotrophine (GnRH) est pulsatile, avec des intervalles de 60-120 minutes en phase folliculaire. Le traitement par perfusion pulsatile de GnRH par voie intraveineuse ou sous-cutanée à l'aide d'une pompe portable a été utilisé avec succès chez des patientes atteintes d'hypogonadisme hypogonadotrophique. Partant du principe que les résultats seraient semblables chez les femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), la GnRH pulsatile a été utilisée pour induire l'ovulation chez ces femmes. Bien qu'ovulation et grossesse aient été obtenues, l'efficacité de la GnRH pulsatile chez les femmes atteintes du SOPK n'a pas été clairement démontrée.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité de l'administration pulsatile de GnRH chez les femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), en termes de grossesse en cours, d'ovulation, de grossesse clinique, de syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO), de grossesse multiple, de fausse couche et de croissance multifolliculaire.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et l'hypofertilité (le 13 août 2003), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Cochrane Library numéro 2, août 2001), MEDLINE (de janvier 1966 à août 2003), EMBASE (de janvier 1985 à août 2003) et les références bibliographiques d'articles. Nous avons également contacté des fabricants et des chercheurs dans le domaine.

Critères de sélection: 

Tout essai clinique randomisé pertinent publié a été sélectionné pour inclusion si le traitement consistait en l'administration pulsatile de GnRH comparée à un autre traitement pour l'induction de l'ovulation chez des femmes hypofertiles atteintes de SOPK.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs (NB, MW) de la revue ont extrait les données pertinentes de façon indépendante. La validité a été évaluée en termes de méthode de randomisation, d'exhaustivité du suivi, de présence ou d'absence de croisement et de co-intervention. Tous les essais ont été examinés et analysés selon des critères de qualité prédéterminés. Synthèse des données : Des tables 2X2 ont été générées pour tous les critères de résultat pertinents. Les rapports de cotes ont été générés au moyen de la méthode de Peto.

Résultats principaux: 

Quatre essais cliniques randomisés portant sur 57 femmes ont été identifiés, ayant comparé quatre traitements différents : GnRH versus HMG, GnRH et FSH versus FSH, GnRH après prétraitement par agoniste de la GnRH (GnRHa) versus GnRH seule, GnRH après prétraitement par GnRHa versus citrate de clomifène. Cela signifie qu'il n'y avait qu'un seul essai pour chaque comparaison. Dans deux études, les données de pré- et post-croisement n'étaient pas décrites séparément. Tous les essais étaient de petite taille et de trop courte durée pour mettre en lumière des différences significatives dans les résultats de grossesse. Le rapport des cotes pour grossesse en cours, décrit dans un seul essai, était de 7,5 (IC à 95% 0,44 à 127) dans la comparaison de la GnRH après prétraitement par GnRHa versus la seule GnRH, en faveur du premier groupe. Il n'a pas été observé de grossesses multiples. Le syndrome d'hyperstimulation ovarienne n'a été observé que chez les femmes affectées à l'induction d'ovulation par HMG.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.