Utilisation de stéroïdes oraux pour le traitement de la mucoviscidose

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La mucoviscidose provoque fréquemment une infection pulmonaire, les voies respiratoires étant obstruées par du mucus. Cette infection entraîne à son tour une inflammation, qui aggrave les lésions pulmonaires et augmente la production de mucus. Les corticoïdes sont de puissants médicaments administrés pour traiter cette inflammation. La revue a inclus trois essais ; un de 12 semaines et deux avec un suivi à quatre ans. Nous n’avons pas été en mesure de combiner les données. Les essais ont montré que l'administration de stéroïdes oraux à raison d'une dose de 1 mg/kg à 2 mg/kg d’équivalent prednisolone tous les deux jours semblait ralentir l’évolution de la maladie pulmonaire. Il y a toutefois des effets indésirables graves, par exemple la cataracte et le ralentissement de la croissance pour des doses plus élevées. Ils ont entraîné l’arrêt précoce d’un essai. Les données de suivi montrent qu’un rattrapage de la croissance a commencé deux ans après l'arrêt du traitement. Le traitement doit employer la dose efficace la plus basse possible et la durée de traitement la plus courte possible afin de réduire le risque d’effet permanent sur la croissance. Une dose de 1 mg/kg tous les deux jours doit être envisagée jusqu’à 24 mois, mais il convient de porter une attention particulière aux effets indésirables.

Conclusions des auteurs: 

Les corticoïdes oraux à une dose de 1 à 2 mg/kg d’équivalent prednisolone tous les deux jours semblent ralentir l’évolution de la maladie pulmonaire pour la FK ; le bénéfice doit être considéré au regard de la survenue d’événements indésirables. L’analyse risques/bénéfices de l’utilisation de faibles doses de corticoïdes tous les deux jours est primordiale et l’utilisation à court terme de corticoïdes oraux doit faire l’objet d’une meilleure évaluation.

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Contexte: 

La mucoviscidose ou fibrose kystique (FK) se manifeste par une obstruction des voies respiratoires et une infection respiratoire récurrente qui provoquent une inflammation, des lésions pulmonaires sur le long terme, une insuffisance respiratoire et le décès. Des agents anti-inflammatoires, par exemple des corticoïdes oraux, sont utilisés, dès l’apparition de l’inflammation au premier stade de la maladie.

Objectifs: 

Évaluer l’efficacité en pratique des corticoïdes oraux sur les complications respiratoires de la FK, plus particulièrement la fonction pulmonaire et les événements indésirables. Nous avons uniquement évalués un usage à long terme (30 jours).

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre d’essais cliniques du groupe Cochrane sur la FK et les troubles génétiques comprenant des références identifiées lors de recherches exhaustives dans des bases de données électroniques et de recherches manuelles de revues pertinentes et de résumés d’actes de conférence.

Date de la recherche la plus récente : le 6 avril 2011.

Critères de sélection: 

Essais randomisés comparant des corticoïdes oraux administrés pendant plus de 30 jours à un placebo ou à l’absence de traitement supplémentaire chez les personnes souffrant de FK.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué l’éligibilité et la qualité des études de manière indépendante.

Résultats principaux: 

Sur les neuf études identifiées, trois (354 participants) ont été incluses : deux avec un suivi à quatre ans et une avec un suivi à 12 semaines. Les données manquaient sur des critères de jugement prédéfinis ; ces mêmes critères de jugement ont été examinés à différents moments dans le temps et présentés différemment. Il n’a pas été possible de procéder à des méta-analyses.

Dans une étude, les corticoïdes oraux à une dose de 1 mg/kg d’équivalent prednisolone pris tous les deux jours, ralentissaient l’évolution de la maladie pulmonaire ; à deux et à quatre ans, le % de VEMS (volume expiratoire maximal par seconde) prédit a changé sensiblement plus dans le groupe prenant 1 mg/kg que dans le groupe du placebo (P < 0,02). Au cours des deux premières années, le groupe prenant 2 mg/kg ne montrait pas de différences significatives par rapport au groupe du placebo. Un retard de croissance linéaire a été observé à partir de six mois dans le groupe prenant une dose de 2 mg/kg d’équivalent prednisolone tous les deux jours et à partir de 24 mois dans le groupe du VEMS prenant une dose de 1 mg/kg d’équivalent prednisolone tous les deux jours.

Les événements indésirables ont mis fin plus tôt à une étude qui durait depuis quatre ans. Un suivi à 10 ans a montré un rattrapage de croissance qui commençait 2 ans après l’arrêt du traitement. Il est possible que le traitement par corticoïdes oraux par prise tous les deux jours ait entraîné des troubles de la croissance jusqu’à l’âge adulte chez les garçons.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.