Apport d’acides gras polyinsaturés à longue chaîne chez les nourrissons nés à terme

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

Il a été avancé que de faibles niveaux d’acides gras polyinsaturés à longue chaîne (AGPI-LC) présents dans le lait maternisé peuvent contribuer à une baisse des niveaux de QI et des capacités visuelles chez les nourrissons nés à terme. Certains laits maternisés contenant des AGPI-LC ajoutés sont disponibles dans le commerce. Cette revue a révélé que l’alimentation de nourrissons nés à terme avec du lait maternisé enrichi en AGPI-LC ne présentait aucune amélioration de la vision, des capacités cognitives ou de la croissance physique.

Conclusions des auteurs: 

La majorité des ECR n’a démontré aucun effet bénéfique lié aux apports d’AGPI-LC sur le développement neurologique chez les nourrissons nés à terme. Aucun effet bénéfique sur l’acuité visuelle n’a été clairement démontré. L’apport systématique d’AGPI-LC dans le lait maternisé pour un nourrisson né à terme ne peut pas être recommandé.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

L’acide linolénique et l’acide linoléique dans les acides gras n-3 et n-6 sont les précurseurs des acides gras à longue chaîne n-3 et n-6 (AGPI-LC). Le lait maternisé est connu pour ne contenir que des acides gras précurseurs. Au cours de ces dernières années, certains fabricants ont ajouté des AGPI-LC aux laits maternisés et les ont commercialisés en indiquant qu’ils aidaient au développement des nourrissons nés à terme..

Objectifs: 

Évaluer l’innocuité de l’apport d’AGPI-LC dans le lait maternisé et ses avantages chez les nourrissons nés à terme.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais (CENTRAL) (The Cochrane Library, avril 2011), MEDLINE (1966 à avril 2011), EMBASE (1980 à avril 2011), CINAHL (décembre 1982 à avril 2011) et les résumés de la Société de recherche pédiatrique (1980 à 2010). Aucune restriction n’a été appliquée à la langue.

Critères de sélection: 

Des essais randomisés et quasi-randomisés comparant l’apport d’AGPI-LC versus l’absence d’apport dans le lait maternisé et aux critères d’évaluation cliniques ont été examinés.

Recueil et analyse des données: 

La qualité méthodologique des études a été évaluée à l’aide des recommandations du groupe de revue Cochrane néonatal. Les recherches ont privilégié les données relatives aux effets sur l’acuité visuelle, le développement neurologique et la croissance physique. Dans certains cas, des méta-analyses ont été effectuées afin d’obtenir une estimation regroupée des effets.

Résultats principaux: 

Vint-cinq études randomisées ont été identifiées ; quinze ont été incluses (n = 1 889) et dix exclues.

Neuf études ont évalué l’acuité visuelle. Le potentiel évoqué visuel a été utilisé dans six études, deux ont utilisé des cartes de guichet et une a utilisé les deux. Quatre études ont révélé des effets bénéfiques, contrairement aux cinq restantes..

Onze études ont évalué le développement neurologique. Les échelles de développement de Bayley (BSID pour Bayley Scales of Infant Development) ont été utilisées dans neuf études ; seulement deux ont révélé des effets bénéfiques. Une méta-analyse n’a pas démontré d’avantage significatif lié à cet apport. Une étude a suivi des nourrissons jusqu’à l’âge de neuf ans et n’a révélé aucun avantage lié à cet apport. Une étude a révélé une amélioration de la préférence pour la nouveauté mesurée par le test de Fagan à l’âge de neuf mois. Une autre étude a constaté une amélioration de l’aptitude à résoudre des problèmes à l’âge de 10 mois. Une étude a utilisé le test de Brunet - Lezine pour évaluer le quotient de développement et n’a pas trouvé d’effet bénéfique.

Treize études ont mesuré la croissance physique ; une a trouvé des effets bénéfiques ou néfastes liés à cet apport. Une méta-analyse a révélé que le groupe recevant cet apport peut présenter un poids légèrement inférieur à l’âge d’un an.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.